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Actualités - INTERVIEWS

Lteif : La réaction de Chareh démontre l’existence de plusieurs courants en Syrie

Le Courant patriotique libre était on ne peut plus satisfait de l’ouverture opérée par M. Nabih Berry en direction de Bkerké et de son discours sur un prochain redéploiement syrien. Satisfait et dans le même temps sceptique. Les évènements, qui se sont succédé depuis que M. Berry a annoncé à partir du siège patriarcal, vendredi, que les commandements libanais et syrien détermineront «très prochainement» de nouvelles positions pour les soldats syriens, lui ont apparemment donné raison. «Nous ne pouvions qu’accueillir favorablement l’initiative du président de la Chambre, bien que nous ayons eu à la base de nombreux doutes à cause de la déclaration ministérielle et du discours du chef de l’État, à la veille de la fête nationale. Voyez la réplique du ministre syrien des Affaires étrangères. Voyez ce que le chef du gouvernement a dit à partir du Caire. Voyez l’écho de Baabda», déclare le général Nadim Lteif, représentant officiel du Courant patriotique libre. Les réactions à l’initiative du président de la Chambre qui aurait pour principal objectif, selon le général Lteif, d’apaiser la rue ne se limitent pas aux assertions selon lesquelles le dossier syrien est la seule affaire des deux gouvernements libanais et syrien. L’attaque du Hezbollah contre une patrouille israélienne près de Chebaa constitue, à ses yeux, un message on ne peut plus clair adressé à tous ceux qui jugent qu’il est temps pour Damas de retirer ses soldats du Liban du moment que les Israéliens se sont repliés jusqu’à la frontière internationale. «Il ne faut pas être particulièrement intelligent pour comprendre pourquoi des attaques sont lancées maintenant (contre des patrouilles israéliennes) et qui en est l’instigateur», dit-il dans ce qui semble être une allusion à la Syrie. De plus, le fait que le chef de la diplomatie syrienne, M. Farouk el-Chareh, dise que l’affaire du retrait syrien ne concerne que les gouvernements libanais et syrien et qu’«aucune tierce partie n’a rien à voir dans cette question», au moment où M. Berry affirmait que c’est en coordination avec Damas qu’il s’est rendu à Bkerké, «démontre explicitement qu’il existe plusieurs courants qui se confrontent en Syrie». Et l’application de l’accord de Taëf ? «Le fait qu’on ignore délibérément ce texte signifie que la situation a réellement empiré et que la présence syrienne au Liban doit être considérée comme étant un fait accompli. Car si l’on évoque ce texte, cela veut dire qu’il faudra soulever la question du redéploiement». Le CPL qui réclame, depuis que le général Michel Aoun était au pouvoir, le départ des troupes de Damas du Liban n’aura de cesse jusqu’à ce que le dernier soldat syrien aura quitté le pays et que les relations libano-syriennes soient rééquilibrées dans le respect de la souveraineté, de l’indépendance et de la liberté des deux pays. À l’instar de Bkerké, qui avait mis en garde contre un «Anschluss», le CPL est persuadé que la Syrie veut «détruire l’entité libanaise». «Mais il n’est pas question pour nous de tolérer une chose pareille», poursuit le général Lteif. Pour lui, il est impératif qu’un dialogue national sur toutes les questions litigieuses soit engagé. Le général Lteif insiste sur le fait que la liberté de décision libanaise est «de plus en plus hypothéquée» et que «les libertés publiques sont de plus en plus malmenées». «Le Liban n’est plus que l’écho de la Syrie. Tout ce que le Syrien veut est répété par les autorités». Cet état de fait, explique le général Lteif, «a poussé le général Aoun à lancer, le premier, son appel au dialogue, auquel de nombreux députés ont fait écho». Et si en contrepartie, on constate un durcissement de ton de la part des autorités, «c’est parce qu’avec le départ des Syriens et le rééquilibrage des rapports avec Damas, ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir ne représenteront plus personne et ils le savent parfaitement. Le combat qu’ils engagent aujourd’hui pour défendre la présence syrienne, c’est surtout leur lutte pour survivre». Déterminé à ce que le dialogue national voit le jour, le CPL s’attelle en collaboration avec d’autres courants et leaderships politiques ainsi qu’avec des représentants de la société civile, à l’élaboration d’un document de travail qui doit constituer une base commune pour ce dialogue. Le texte traite de la politique intérieure, des libertés publiques, de la relation avec la Syrie, de la cause palestinienne, des rapports avec le monde arabe et occidental. «Si les intentions syriennes sont bonnes, Damas est supposé accepter ce document, parce qu’il ne lui est pas hostile», insiste le général Lteif. T.A.
Le Courant patriotique libre était on ne peut plus satisfait de l’ouverture opérée par M. Nabih Berry en direction de Bkerké et de son discours sur un prochain redéploiement syrien. Satisfait et dans le même temps sceptique. Les évènements, qui se sont succédé depuis que M. Berry a annoncé à partir du siège patriarcal, vendredi, que les commandements libanais et syrien...