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Actualités - INTERVIEWS

C. EDDÉ : La population du Liban-Sud n’a pas à payer le prix de la libération du Golan

D’emblée, le Amid du Bloc national, M. Carlos Eddé, réfute les prétextes avancés par les officiels et les alliés de Damas pour justifier la présence syrienne au Liban. Son argumentation s’articule autour de quatre points principaux : les menaces israéliennes, la présence palestinienne, l’éventualité d’une reprise des hostilités interlibanaises et la nécessité pour le Liban de faire un front commun avec la Syrie dans les pourparlers de paix avec Israël. Aux quatre vérités assénées par les prosyriens sur ce plan, il oppose quatre contre-vérités. Les menaces israéliennes ? «L’État hébreu nous a attaqués plusieurs fois sans que l’armée syrienne ne réagisse. Nous pensons que ce sont les forces de l’Onu qui constituent la meilleure garantie pour nous et qui sont susceptibles de nous protéger contre une agression israélienne». Il a été aussi dit que le Liban a besoin des soldats syriens qui stationnent depuis 24 ans dans le pays, au cas où les autorités voudraient désarmer les camps palestiniens. Le Amid se demande pourquoi l’État «n’a pas profité de leur longue présence pour désarmer les réfugiés palestiniens». Quant aux risques d’une résurgence de la violence, ils ne peuvent être évités, «que par un dialogue entre les Libanais et non pas par le maintien d’une armée étrangère». Reste la question de la concomitance des deux volets libanais et syrien des négociations avec Israël. «La libération du Golan ne peut pas être associée au départ de l’armée syrienne, bien que nous soyons entièrement solidaires de la Syrie en ce qui concerne le retrait des Israéliens de tout le Golan et sur la question des eaux du lac de Tibériade». Selon M. Eddé, la Syrie pourrait aussi «suivre au Golan l’exemple de la Résistance libanaise». «La population du Liban-Sud ne peut plus payer le prix de la libération du Golan», ajoute-t-il. Pour le Amid du Bloc national qui plaide en faveur de relations équilibrées avec la Syrie, il est possible de parvenir à un terrain d’entente sur le dossier syrien pour qu’on se décide à réunir les tenants de thèses opposées autour d’une même table de dialogue. «L’important, poursuit-il, est de ne pas avoir le sentiment que les Syriens sont présents au Liban pour un temps illimité, voire éternel. Ce que nous voulons d’abord, c’est analyser tous les points qui peuvent être à l’origine d’un problème ou causer un empêchement à un retrait, en discuter, et établir un calendrier compatible avec la situation». Aussi, se félicite-t-il de l’initiative du président de la Chambre vis-à-vis de Bkerké et se dit déçu par toutes les réactions hostiles qu’elle a suscitées. «Nous aurions voulu que ce soit le président de la République qui participe à l’effort engagé pour trouver des solutions aux demandes légitimes d’une partie de la population libanaise qui avait placé en lui beaucoup d’espoir lors de son élection». Ou peut-être qu’il donne sa chance au dialogue. Mais pour que ce dialogue aboutisse et soit le catalyseur d’une entente nationale, il faut que tous les courants politiques au Liban s’y associent, et non seulement ceux qui sont représentés au pouvoir ou seulement à la Chambre, estime M. Eddé. «La loi électorale a ôté à plusieurs partis la possibilité de pouvoir ou de vouloir participer aux élections. D’autre part, des pressions ont tellement été exercées sur d’autres formations que ces dernières n’ont pas pu s’engager dans les élections. Le Parlement n’est pas représentatif de toutes les tendances politiques de ce pays». En dépit du refus officiel de donner suite aux appels à un retrait syrien, M. Eddé ne se laisse pas décourager. «Il y a toujours une possibilité d’engager un dialogue. D’abord la question est trop importante pour qu’on l’ignore et s’il y a une difficulté quelconque à aborder une question épineuse, il est toujours possible de changer l’approche, mais il faut toujours s’attaquer au sujet». Quel qu’il soit. Celui des Libanais détenus arbitrairement en Syrie, par exemple, qu’il est temps, dit-il, de régler pour de bon. Le Bloc national est aujourd’hui prêt à «se joindre aux partis de tous bords pour trouver des solutions pacifiques aux problèmes qui se posent». «Nous sommes favorables à toutes les démarches qui permettraient une intégration des Libanais, toutes confessions confondues», conclut-il. T.A.
D’emblée, le Amid du Bloc national, M. Carlos Eddé, réfute les prétextes avancés par les officiels et les alliés de Damas pour justifier la présence syrienne au Liban. Son argumentation s’articule autour de quatre points principaux : les menaces israéliennes, la présence palestinienne, l’éventualité d’une reprise des hostilités interlibanaises et la nécessité pour le Liban...