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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Bkerké - Le patriarche maronite pour une solution diplomatique au conflit sur les hameaux de Chebaa Sfeir : « L’important est que le Liban ne soit pas inféodé à la Syrie »

Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, reste prudent. S’il se dit «satisfait» de l’annonce d’un redéploiement des troupes syriennes du Liban, il juge encore plus important que «le gouvernement libanais soit libre de ses décisions, qu’il ne soit pas la créature du gouvernement syrien, que le Liban ne soit pas inféodé à la Syrie». «Nous ne pouvons qu’applaudir. Je suis satisfait. Il faut prendre acte des intentions, mais il faut voir ce qui va se passer sur le terrain», a-t-il déclaré samedi dans un entretien accordé à l’AFP. «Tout va dépendre de la manière dont ils vont tenir leur promesse», a-t-il insisté. Il s’agit de la première réaction publique du prélat aux propos du président de la Chambre, M. Nabih Berry, qui avait annoncé vendredi à partir de Bkerké, un prochain redéploiement syrien vers la Békaa, précisant que les commandements libanais et syrien détermineront «très prochainement» de nouvelles positions pour les troupes syriennes, «conformément à l’accord de Taëf». Mgr Sfeir a poursuivi : «Les Syriens ont fait savoir qu’ils avaient entamé leur retrait dès le mois d’avril, puis qu’ils l’avaient interrompu en septembre à cause de nos critiques. Quand il y a retrait, il faut l’annoncer officiellement, sinon les soldats peuvent toujours revenir. Or, jusqu’à présent, ils ne l’avaient pas annoncé officiellement». Dans son homélie hier, le patriarche a aussi estimé que les propos du président de la Chambre «sont porteurs d’espoir». «Onze ans après l’accord de Taëf, les Syriens s’engagent à faire ce qui était prévu deux ans après la formation d’un gouvernement d’union nationale. Au moins, s’ils tiennent parole, ce sera un premier pas», a-t-il fait valoir dans son interview à l’AFP. Mgr Sfeir a souligné cependant que «ce n’est pas la présence de l’armée syrienne qui fait que le Liban est contrôlé par la Syrie». «Il y avait des troupes américaines, britanniques et françaises en Allemagne de l’Ouest, mais les trois puissances ne se mêlaient pas de la politique intérieure allemande», a remarqué le patriarche. «Je continue à demander le départ définitif de l’armée syrienne, même si cela ne doit pas se faire du jour au lendemain, en l’absence de paix au Proche-Orient», a-t-il souligné. Mgr Sfeir a estimé que «comme l’accord de Taëf le prévoit, les deux gouvernements devraient négocier les conditions du stationnement de l’armée syrienne, sa localisation et sa durée». «Mais pour qu’il y ait négociation, l’important au moins est que le gouvernement libanais soit libre de ses décisions, qu’il ne soit pas la créature du gouvernement syrien, que le Liban ne soit pas inféodé à la Syrie», a-t-il encore dit. Selon le patriarche, «il faut que les Syriens ne s’immiscent plus dans les affaires intérieures libanaises, qu’ils respectent les libertés nationales, démocratiques et individuelles». L’affaire des fermes de Chebaa Concernant le dossier du Liban-Sud, Mgr Sfeir a déclaré qu’il était contre la lutte armée pour récupérer les fermes de Chebaa occupées par Israël et a préconisé une négociation par le biais de l’Onu. «On a eu besoin de l’Onu pour tracer la ligne de démarcation lors de la libération du Liban-Sud. Depuis, les Syriens ont écrit au secrétaire général de l’Onu pour lui dire que les fermes de Chebaa étaient libanaises», a-t-il rappelé. «Pourquoi ne pas avoir recours aux Nations unies pour déplacer la “ligne bleue”, sans passer par une action militaire ?», s’est-il interrogé. Le prélat a estimé qu’«il faudrait négocier, sinon ça risque de déraper et de provoquer des représailles» d’Israël. «Nous étions avec le Hezbollah pour libérer le Sud du pays. S’il n’y avait pas eu d’unité libanaise, il n’y aurait pas eu de retrait. Pour qu’Israël se retire complètement, il faut qu’il y ait encore unanimité non seulement sur le but mais aussi sur les moyens», a-t-il ajouté.
Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, reste prudent. S’il se dit «satisfait» de l’annonce d’un redéploiement des troupes syriennes du Liban, il juge encore plus important que «le gouvernement libanais soit libre de ses décisions, qu’il ne soit pas la créature du gouvernement syrien, que le Liban ne soit pas inféodé à la Syrie». «Nous ne pouvons qu’applaudir. Je suis...