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Actualités - ANALYSE

L’application de Taëf ne signifierait pas l’arrêt des ingérences syriennes

 Le problème réside-t-il au niveau du maintien de la présence militaire syrienne au Liban et de son non-redéploiement conformément aux stipulations de l’accord de Taëf, ou bien à celui des constantes ingérences syriennes dans les affaires internes libanaises ? Telle est la question que se posent certains milieux politiques. À la lumière de la déclaration faite par le chef du Parlement Nabih Berry à l’issue de sa visite à Bkerké assurant que le redéploiement a été entamé en avril dernier et se poursuivra après une réunion entre les commandements libanais et syrien pour définir les nouvelles positions syriennes, certains députés soulignent le fait que l’accord de Taëf prévoit un repositionnement et non un redéploiement. Surtout que ce repositionnement a été défini, toujours par l’accord de Taëf, de la manière suivante : «La région de la Békaa, l’entrée de la Békaa-Ouest, à Dahr el-Baïdar, le long de l’axe Hammana-Mdeïrej-Aïn Dara et ailleurs, si nécessaire. Éventuellement, les nouvelles positions seraient définies par une commission militaire libano-syrienne. Un accord entre les deux pays (le Liban et la Syrie) servira à déterminer la durée de la présence des forces syriennes dans ces régions et leurs rapports avec l’État libanais». Ce texte donne aux forces syriennes le droit de se positionner dans d’autres régions que la Békaa, l’entrée de la Békaa-Ouest et le long de l’axe Hammana-Mdeïrej-Aïn Dara, telles que Beyrouth, le Liban-Nord ou la Montagne sans que personne ne puisse y trouver à redire, car ces nouvelles positions auront été déterminées par une commission militaire mixte. Selon des informations provenant de personnalités ayant participé aux rencontres de Taëf et des procès-verbaux des réunions, la raison de la présence syrienne au Liban est uniquement d’ordre défensif face à Israël. Les mêmes sources assurent que cette présence est de nature purement militaire et n’a aucune relation avec la situation sécuritaire au Liban qui demeure uniquement du ressort des forces armées libanaises. Certains milieux parlementaires se demandent si le simple fait de redéployer les troupes syriennes dans une région donnée mettrait fin aux ingérences syriennes dans les affaires internes libanaises telles les élections législatives, la formation du gouvernement, ou d’autres affaires relevant de l’État libanais. Les mêmes milieux se demandent également s’il est possible d’établir des relations privilégiées bénéficiant de l’approbation et de l’appui de toutes les tranches de la population libanaise, si ces relations ne sont pas basées sur une amitié privilégiée, une fraternité et une coopération s’inscrivant dans le cadre du respect mutuel de la souveraineté et de l’indépendance. Par ailleurs, certaines sources n’excluent pas la possibilité que les revendications pour un redéploiement des troupes syriennes soient contrées par une réclamation de l’abolition graduelle du confessionnalisme politique et la création d’un conseil national chargé de mettre au point les détails du processus et les soumettre au Parlement. Cette réclamation se baserait sur les articles 95 et surtout 225 de la Constitution qui prévoit que «le premier Parlement élu sur une base nationale non confessionnelle créera un Sénat au sein duquel seraient représentées toutes les familles spirituelles et dont la mission se limiterait aux affaires vitales». La réponse aux revendications pour un redéploiement des forces syriennes qui, en fait, ne changerait pas grand-chose à la situation de facto, se verra-t-elle, ainsi, contrée par la demande de mise en place du conseil national pour l’abolition du confessionnalisme politique en prélude à l’élection d’une Chambre nationale non confessionnelle et la création d’un Sénat, ouvrant toutes grandes les portes à une nouvelle polémique et de nouvelles divergences dont le pays se passerait bien ? Émile KHOURY
 Le problème réside-t-il au niveau du maintien de la présence militaire syrienne au Liban et de son non-redéploiement conformément aux stipulations de l’accord de Taëf, ou bien à celui des constantes ingérences syriennes dans les affaires internes libanaises ? Telle est la question que se posent certains milieux politiques. À la lumière de la déclaration faite par le chef du...