congrÈs du ps français Joumblatt : Il faut empêcher les dérives totalitaires du régime

 Le député Walid Joumblatt a pris hier la parole au congrès du Parti socialiste français, qui se déroule à Grenoble, pour souligner notamment «l’importance du dialogue intérieur comme seul moyen d’affirmer le Liban dans sa continuité, c’est-à-dire d’empêcher, de refuser certaines dérives totalitaires de l’actuel régime libanais». Selon lui, «l’inévitable relation historique avec la Syrie» s’impose, «loin des sentiments xénophobes de certains cercles libanais et loin des dérapages dominateurs envoûtants de ténors libanais prosyriens». Et de préciser : «Ceci veut dire en termes plus clairs, la nécessité d’entente ainsi que le besoin de rééquilibrer les relations libano-syriennes de façon rationnelle, en prenant en compte les vents de guerre qui soufflent dans la région, ainsi que le Golan toujours occupé». Le chef du Parti socialiste progressiste aurait souhaité partager avec ses «camarades» les débats sur la mondialisation, mais, à ses yeux, «vue à partir d’un monde différent, du Proche-Orient, toujours ancré dans le Moyen Âge en quelque sorte, la mondialisation pourrait devenir synonyme de guerre de religion, de chaos, d’extrémismes de tous bords, de fondamentalismes». Il s’est longuement étendu dans ce cadre sur la situation en Palestine, affirmant que «les accords d’Oslo ne peuvent être réanimés». M. Joumblatt a estimé que «l’embrasement était prévisible et inévitable du côté du peuple palestinien», d’autant plus qu’il a été «précipité, sinon voulu, par la fameuse visite sur l’Esplanade des mosquées». La seule solution, pour lui, réside dans la création d’un «État palestinien indépendant, libéré des colonies, de toutes les colonies, avec comme capitale Jérusalem-Est (...)». «Seule cette solution offrirait aux Palestiniens le minimum de dignité, aux peuples arabes satisfaction, et à l’État d’Israël coexistence et paix», a-t-il ajouté. Selon M. Joumblatt, «si le droit du retour a été accordé aux Israélites par une volonté divine, le droit de retour aux Palestiniens doit leur être accordé par une volonté humaine, dans une perspective d’entente, de coexistence et de collaboration, dans un plan global de développement économique (...)». Le chef du PSP a décrit par la suite la situation au Liban, déclarant à ce sujet : «Le pays ayant été pacifié avec l’aide substantielle de la Syrie –fait indéniable –, la majorité des territoires occupés, ayant été libérée grâce à la Résistance nationale et islamique, de grands pas ayant été entamés en direction de la reconstruction et du rapatriement des déplacés – séquelle principale de la guerre –, il serait nécessaire de rappeler certains principes de base. Rappeler que ce pays existe toujours dans sa diversité culturelle, dans son multiconfessionnalisme, dans sa tradition démocratique, fait unique dans le monde arabe actuel», a-t-il ajouté avant de conclure : «Camarades, œuvrons pour une paix durable, stable et définitive en Palestine. Arrêtons la course aux armements de tous bords qui engloutirait tout espoir de normalisation et de coopération dans le cadre du dialogue euro-méditerranéen».