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Actualités - ANALYSE

Liban-Syrie - Les médiations se poursuivent en direction de Bkerké Boutros et Samaha satisfaits de leurs entretiens avec Assad

Il est clair désormais que l’ancien ministre Fouad Boutros est chargé d’une mission de bons offices entre Damas et Bkerké. Dans son langage diplomatique habituel, M. Boutros a indiqué qu’il n’avait pas gardé une impression «pessimiste» de sa rencontre mardi avec le président Bachar Assad. Quant à Michel Samaha, dont les positions sont également proches de celles de Bkerké, il a affirmé, de retour hier de Damas, que le climat était «très positif». La visite qu’effectue aujourd’hui le chef du Parlement Nabih Berry au patriarcat maronite s’inscrirait-elle dans le même cadre ? Il est vrai que cette rencontre était prévue il y a longtemps à la demande du cardinal Nasrallah Sfeir lui-même. Mais elle revêt une toute autre importance à la lumière des dernières prises de position de Bkerké concernant la présence syrienne au Liban. De fait, selon des sources proches de M. Berry, les contacts préliminaires à l’entretien avec le prélat étaient effectués «depuis des mois, mais ils se sont arrêtés suite à l’appel des évêques maronites». «Par l’intermédiaire de personnalités jouissant de la confiance des deux parties (notamment Fouad Boutros et Michel Samaha), ces contacts ont repris toutefois étant donné la nécessité de sauvegarder l’intérêt du Liban», ajoutent les mêmes sources. Quoi qu’il en soit, le chef du Législatif estime que les points litigieux doivent être discutés loin des feux de la rampe de manière à préserver l’unité des rangs dans le pays face à Israël. L’Assemblée nationale est faite pour cela, poursuivent les sources proches de M. Berry, et à la différence des Parlements qui ont précédé l’actuel, le patriarche Sfeir y compte des députés qui tiennent le même langage que lui. Rien ne les empêche donc d’exprimer son point de vue dans l’hémicycle, évitant ainsi de provoquer des tensions au niveau de la rue. De toute manière, concluent les mêmes sources, le gouvernement peut déjà se pencher sur un certain nombre de problèmes relatifs à Damas, notamment celui de la main-d’œuvre syrienne. Par exemple, les travailleurs syriens qui font la concurrence aux Libanais pourraient être contraints à l’obtention d’un permis de travail. Sans compter aussi l’affaire des étudiants syriens dont l’admission à l’Université libanaise pourrait être assortie de conditions académiques déterminées... Aux yeux de M. Boutros, qui s’est entretenu hier avec le cardinal Sfeir, l’essentiel est «d’assainir le climat entre la Syrie et l’ensemble de la société libanaise». Sur quelles bases ? «Sur base du dialogue, de l’entente et de la réconciliation nationales d’une part, et des relations privilégiées avec la Syrie dans le cadre de l’accord de Taëf, d’autre part». Selon l’ancien ministre des AE, cet accord doit être «correctement» appliqué, «dans un esprit de loyauté, de sincérité et dans le sens d’un équilibre dans les relations, de manière à ce qu’aucune partie ne sente lésée». À la question de savoir s’il était optimiste après son entretien avec le président Assad, M. Boutros a répondu : «Ne savez-vous pas que l’optimisme et le pessimisme sont des impressions relatives à l’humeur de la personne, au climat ambiant ainsi qu’à d’autres facteurs ?» Plus précisément, il n’est pas sorti pessimiste de cette réunion... M. Boutros souhaiterait en outre que l’État aide au rapprochement des points de vue entre Damas et Bkerké. Mais le dialogue ne devrait-il pas se cantonner aux autorités officielles des deux pays ? L’ancien ministre a d’abord tenu à souligner que le dialogue ne se limitait pas à «une instance religieuse et les autorités syriennes». C’est «toute la société civile qui y est impliquée car l’État n’assume pas son rôle dans ce cadre». En attendant, «il est normal que des instances représentatives de la société civile, spirituelles ou politiques, assument cette responsabilité», a-t-il ajouté. De toute manière, M. Boutros se défend de vouloir «se heurter à toute initiative émanant des autorités officielles». «Nous n’allons pas demander aujourd’hui des comptes à l’État ; nous n’allons pas non plus lui tenir rancune», a-t-il déclaré avant de poursuivre : «Je crois d’ailleurs que ce climat incitera sans aucun doute les autorités à s’activer d’une façon ou d’une autre». Interrogé sur la date de sa prochaine visite à Damas, M. Boutros a répondu : «Quand le besoin s’en fera ressentir». En tout état de cause, selon lui, le processus est long et il s’agit d’abord d’assurer «le climat adéquat». De retour hier de Damas où il s’est également entretenu avec le président Assad, l’ancien ministre Michel Samaha a refusé d’entrer dans les détails de sa réunion avec le chef de l’État syrien. Il a toutefois affirmé que cette rencontre «ouvre la voie à de nombreuses solutions». «Plus que jamais aujourd’hui, le temps est à l’action plus qu’à la parole car le climat est très positif», a-t-il ajouté sans autre précision.
Il est clair désormais que l’ancien ministre Fouad Boutros est chargé d’une mission de bons offices entre Damas et Bkerké. Dans son langage diplomatique habituel, M. Boutros a indiqué qu’il n’avait pas gardé une impression «pessimiste» de sa rencontre mardi avec le président Bachar Assad. Quant à Michel Samaha, dont les positions sont également proches de celles de...