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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Communautés - Troisième rencontre historique des chefs des quatre familles d’Églises orientales L’unité des chrétiens, seule réponse à un Orient qui se vide

À l’initiative du Conseil des Églises du Moyen-Orient (CEMO), une réunion des dix-neuf chefs des quatre familles d’Églises d’Orient s’est ouverte hier au siège patriarcal de Bkerké. Le thème en est «Chrétiens d’Orient à l’aube du troisième millénaire», et l’un de principaux axes de réflexion est l’hémorragie humaine qui vide l’Orient de ses chrétiens et «transforme une forêt en désert», pour reprendre une image empruntée aux prophètes de l’Ancien Testament. La réunion, qui est la troisième rencontre œcuménique de ce type à se tenir en vingt ans, se déroule à huis clos. La séance inaugurale, ouverte à la presse, a été marquée par les interventions de représentants des quatre familles d’Églises d’Orient : catholique, orthodoxe, orthodoxe orientale (arméniens, coptes, syriens-orthodoxes) et évangélique. Premier à prendre la parole, en sa qualité d’hôte de la convention, le patriarche maronite a souligné d’emblée la gravité du défi que les Églises d’Orient affrontent. Et d’affirmer qu’au Liban, plus de 15 000 départs de jeunes sont signalés tous les mois, le chiffre total des départs, au cours de la dernière décennie du XXe siècle, s’élevant à environ 1 million de Libanais. Et de rappeler qu’un jour, tout l’Orient était chrétien. Sans le dire, mais en le suggérant, le patriarche a affirmé que l’une des grandes causes de l’affaiblissement de la présence démographique des chrétiens en Orient est la succession des divisions qui ont marqué l’histoire du christianisme, au cours des deux premiers millénaires, dont le schisme d’Orient, au tournant du premier millénaire, et le grand schisme d’Occident, au milieu du second. Cette «tunique déchirée du Christ», il convient de la réparer, a poursuivi le patriarche maronite, qui a signalé qu’à la prière pour l’unité des Églises dont la hiérarchie propage la nécessité correspond, au niveau du peuple, une profonde aspiration à l’unification des fêtes de Pâques, célébrées par les chrétiens des différentes familles selon des calendriers différents. Pour sa part, le catholicos Aram Ier a confirmé que le mouvement d’émigration des chrétiens d’Orient est important, et qu’il est nécessaire d’y faire face par des mesures pratiques. Toutefois, allant plus avant dans son analyse, il a affirmé que même sans le mouvement d’émigration, l’Orient se déchristianise sous l’influence conjuguée du vieillissement des structures ecclésiales et d’une culture charriée par l’Occident dont les jeunes sont les premières victimes. «Il existe un fossé entre les fidèles et l’Église, a-t-il dit, les jeunes ne considèrent plus que l’Église est importante. «Nous devons nous interroger sur les moyens de répondre aux interrogations de ces jeunes et de les inviter à être partie intégrante de la vie ecclésiale», a déclaré Aram Ier, qui met au premier plan des besoins de sa propre Église la nécessité d’une nouvelle évangélisation. Aram Ier a évoqué par ailleurs un autre grand défi, celui du dialogue islamo-chrétien, un dialogue «entre des communautés qui appartiennent à un même Orient, à une même histoire». Pour sa part, le rév. Sélim Sahyouni, président du synode de la communauté évangélique en Syrie et au Liban, a axé son intervention sur les services que les Églises d’Orient peuvent rendre dans leur environnement et qui permettront aux sociétés où elles se trouvent de voir un christianisme incarné. Il a parlé par ailleurs de l’unité en soulignant qu’elle n’est pas uniformité, mais unité dans la diversité. Clôturant ces interventions publiques, le rév. Riad Jarjour a souhaité à tous les présents des réunions de travail fructueuses, évoquant la nécessité de bâtir des sociétés orientales où le respect de la diversité, l’égalité civique, le respect des libertés et la défense de la dignité de la personne et de ses droits, sont des données incontestées. Le congrès des Églises orientales s’achève aujourd’hui par un office de prière œcuménique célébré en la basilique de Harissa.
À l’initiative du Conseil des Églises du Moyen-Orient (CEMO), une réunion des dix-neuf chefs des quatre familles d’Églises d’Orient s’est ouverte hier au siège patriarcal de Bkerké. Le thème en est «Chrétiens d’Orient à l’aube du troisième millénaire», et l’un de principaux axes de réflexion est l’hémorragie humaine qui vide l’Orient de ses chrétiens...