Liban-Sud - L’opposition dénonce « le défi aux résolutions de l’Onu » Moukheiber critique « la politique des bras croisés du gouvernement »

«Nous demandons au gouvernement, et pour la centième fois, de nous expliquer pourquoi la Résistance continue à faire exploser des charges dans la région des hameaux de Chebaa, alors que le Conseil de sécurité (de l’Onu) a annoncé, avec le retrait des forces israéliennes du Liban-Sud, la fin de la guerre», a déclaré dans un communiqué publié hier le député du Metn, Albert Moukheiber. Revenant sur l’attaque lancée par le Hezbollah contre une patrouille israélienne à Chebaa, ainsi que sur la demande faite par le président en exercice du Conseil de sécurité au gouvernement libanais pour qu’il mette un terme aux «violations répétées» de la «ligne bleue» mise en place par l’Onu conformément à l’application de la résolution 425, M. Moukheiber a commenté la récente déclaration de Rolf Knutsson. «Le représentant permanent du secrétaire général de l’Onu a fait part de sa grande inquiétude à l’issue de l’attaque du Hezbollah, qui constitue une transgression dangereuse de la ligne de retrait que les deux parties ont promis de respecter», a souligné le député du Metn, qui a réaffirmé son «incompréhension» de la politique «des bras croisés» du gouvernement. «Les Libanais se posent beaucoup de questions à ce sujet et se demandent même si les autorités libanaises ne se sont pas désistées de leurs responsabilités au profit d’autres parties», a ajouté M. Moukheiber. «L’opposition refuse catégoriquement que soient défiées les résolutions de l’Onu, ou que ce soit au gouvernement libanais d’assumer la responsabilité de la triple mise en garde de l’Onu et des ambassadeurs américain et français», a affirmé le président du Rassemblement pour la République. Rappelant que l’opposition avait déjà questionné «franchement» le gouvernement au sujet des raisons qui poussaient la Résistance à « s’entêter à poursuivre ses attaques» dans la région des hameaux de Chebaa, «là où il n’y a ni guerre ni combats», M. Moukheiber s’est demandé, «à l’instar des Libanais», ce qui empêchait la Résistance de mener ses attaques « à partir du territoire syrien du Golan occupé, là où il n’y a pas de ligne bleue. Le chemin du Golan est ouvert à la Résistance et ainsi, son appui à l’intifada palestinienne n’en sera que plus important.» Évoquant ensuite la politique du gouvernement libanais, qui laisse la responsabilité du pouvoir «aux caprices et au bon vouloir des autres», M. Moukheiber a accusé cette politique de «s’accrocher à la présence des forces syriennes sur le sol libanais» en dépit de «l’ensemble des protestations demandant le retrait de celles-ci». Il a également exhorté l’État à «libérer le Liban de toute tutelle et de toute subordination, et notamment de la mise sous tutelle du ministère des Affaires étrangères.» Selon le député du Metn, c’est cette «subordination» qui a empêché le Liban de participer à la conférence de Marseille sur le partenariat euro-méditerrannéen (EuroMed), alors que «sept pays arabes y ont envoyé leurs représentants.» Indiquant que cette division au sein du monde arabe a eu lieu deux jours après les résolutions du sommet de Doha, M. Moukheiber a précisé que les raisons qui ont poussé la Syrie et le Liban à boycotter la conférence de Marseille tenaient au double refus de la présidence française de l’UE de reporter, selon le souhait du ministre syrien des AE, Farouk el-Chareh, d’abord la date du sommet, ensuite la réception en l’honneur des participants. «Cette conférence aurait servi d’abord les intérêts du Liban et de la Syrie, et l’histoire se souviendra, pour la première fois, de ce dîner qui a amené ces deux pays au boycottage. Quant au ministre libanais des AE, il ne s’est mêlé de rien, voulant préserver la dignité de son pays», a conclu, ironique, M. Moukheiber.