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Actualités - REPORTAGES

Avis d’éleveur : le marché souffre de l’inquiétude et du manque d’information

 Un boucher éleveur (il possède un abattoir et débite sa viande en gros et en détail), qui a requis l’anonymat, nous a fourni quelques informations sur la façon dont la viande était introduite au Liban. Selon lui, il évite la viande française depuis un certain temps déjà, vu qu’elle est trop chère pour le marché libanais. «Dans ce pays, tout le monde apprécie mieux les produits bon marché», a-t-il estimé. Ce boucher éleveur déclare recevoir sa marchandise principalement d’Allemagne, «où le contrôle est très strict», mais aussi de Bulgarie et d’Irlande, et parfois même de Syrie, par voie terrestre. Selon lui, le contrôle est le même pour toutes les marchandises, même celles qui parviennent de Syrie par les frontières. En quoi consistent ces contrôles ? «Un représentant du ministère de la Santé et un vétérinaire effectuent des tests sur toutes les bêtes qui entrent au pays, indique-t-il. S’ils ont le moindre doute, ils envoient des échantillons du sang de l’animal au laboratoire. La viande provenant de certains pays est interdite». Mais, selon cet éleveur, qui possède des bovins mais aussi des chèvres et des moutons, c’est au propriétaire des bêtes de contrôler le plus efficacement sa marchandise, qu’il connaît mieux que personne. «Dans ma ferme, je fais appel aux compétences d’un vétérinaire chaque semaine pour vérifier l’état de santé de mes animaux, dit-il. C’est nous qui assumons la responsabilité de la santé des consommateurs». Mais l’État oblige-t-il tous les éleveurs à faire de même ? «L’État s’occupe principalement de contrôler les animaux aux frontières et aux douanes, et d’envoyer un vétérinaire chaque matin dans les abattoirs, précise-t-il. Mais à mon avis, il est difficile de détecter certaines maladies chez les animaux, et les éleveurs, par leur expérience, pressentent ce dont le vétérinaire ne peut s’assurer qu’après avoir envoyé des échantillons au laboratoire». Cela veut-il dire que certains animaux peuvent être abattus avec leur maladie et avant que celle-ci ne soit détectée ? «En effet, ces cas-là sont plausibles, admet-il. C’est une affaire de conscience». Le ministère de l’Agriculture a pris des mesures pour que la viande et les animaux sur pied importés ne soient pas plus vieux que deux ans et demi. Est-il au courant de cette mesure ? «Pas particulièrement, mais nous n’importons en tout cas pas d’animaux plus âgés que cela parce que la viande appréciée au Liban est celle d’animaux jeunes», déclare-t-il. «Celle d’animaux de quatre ou cinq ans est trop dure, et personne ne l’achèterait». Il nous apprend notamment qu’un veau de deux ans et demi ou de trois ans peut avoir déjà une taille considérable et peser 450 ou 500 kilos. Quelle alimentation donne-t-on aux bovins élevés au Liban ? «Sur ce sujet, je peux vous certifier que dans 99 % des cas au moins, le fourrage réservé aux bovins est conforme aux réglementations, explique-t-il. Il s’agit de blé, d’avoine, de maïs et de chaume principalement. Quelquefois on donne un fourrage mixte à des vaches de lait, fabriqué au Liban. Mais rien qui soit de nature animale». Et que fait-on des déchets d’abattoirs ? Pour notre part, nous les envoyons aux dépotoirs, nous avons passé un accord avec un chauffeur à cette fin», répond-il. Sent-il une inquiétude chez le consommateur du fait des informations qui parviennent de France ? «Les gens posent des questions et nous leur fournissons des clarifications sur l’origine de notre viande, dit-il. Pour ma part, je n’ai rien à me reprocher. Mais l’État devrait fournir des renseignements à la population parce que le marché de la viande de bœuf commence à payer le prix de l’inquiétude ambiante. Mes clients de gros poussent déjà les hauts cris. Il faut que l’État nous communique une politique claire à ce sujet». Comment a-t-il entendu parler de la panique causée par une découverte de cas d’ESB dans le cheptel français ? «Je l’ai lu dans les journaux et j’ai entendu les gens parler», souligne-t-il.
 Un boucher éleveur (il possède un abattoir et débite sa viande en gros et en détail), qui a requis l’anonymat, nous a fourni quelques informations sur la façon dont la viande était introduite au Liban. Selon lui, il évite la viande française depuis un certain temps déjà, vu qu’elle est trop chère pour le marché libanais. «Dans ce pays, tout le monde apprécie mieux...