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Actualités - ANALYSE

LIBAN-SUD – Une autorité sécuritaire n’exclut pas des raids aériens sur des positions libanaises et syriennes Spéculations variées sur la portée des menaces israéliennes

Les menaces qu’Israël multiplie à l’adresse du Liban et de la Syrie font l’objet à Beyrouth d’analyses divergentes. C’est Ehud Barak qui a lancé le dernier coup de semonce, en proclamant qu’il ne tolérera plus la poursuite de la tension à proximité des hameaux de Chebaa. Ajoutant que le Liban et la Syrie, qu’il tient pour responsables, doivent savoir qu’il réagira fortement et que le prix à payer pour les opérations dans le secteur de Chebaa sera très lourd. Une autorité sécuritaire locale haut placée confie que d’après les informations sûres qui lui ont été communiquées «il faut effectivement s’attendre à une agression israélienne contre des positions syriennes et libanaises, dans les prochaines semaines. Qui constituent en Amérique, après la présidentielle, une période transitoire flottante dont Israël voudrait profiter. Son action se limiterait cependant, selon toute probabilité, à des raids aériens intensifs et ne comprendrait pas une nouvelle invasion terrestre». «Auquel cas et en bonne logique, poursuit ce responsable, le Conseil de sécurité de l’Onu serait convoqué d’urgence par les Américains et les Européens, afin de juguler l’escalade et de presser les protagonistes à la retenue sur le terrain. En les invitant à se retrouver plutôt autour de la table des négociations». Cette personnalité souligne que «le président Clinton ne s’avoue pas vaincu, en ce qui concerne le dossier du Proche-Orient. Il redouble d’efforts pour organiser, avant son départ de la Maison-Blanche, une rencontre décisive Barak-Arafat, afin de mettre un terme à la mini-guerre de Cisjordanie. Le chef de l’Exécutif US craint, à juste titre, que le feu ne s’étende à toute la région. À commencer par le front du Liban-Sud où le Hezbollah et les Israéliens se retrouvent face à face, tandis que les réfugiés palestiniens s’agitent de plus en plus, dans leur désir d’aider l’intifada. Dans un tel contexte, toute action d’éclat servirait de prétexte à Israël pour déporter le conflit des territoires en attaquant le Liban et la Syrie». – Cependant, un autre dirigeant libanais de poids est d’un avis tout à fait opposé. À l’entendre, «une confrontation israélo-syro-libanaise au cours du temps mort américain actuel est hors de question. Cela pour deux raisons principales : Tout d’abord parce que le relâchement US dû à la période transitoire n’est que relatif. Sur les grands dossiers, les États-Unis restent vigilants et ne dorment que d’un œil. Jamais ils ne permettront une explosion qui ferait voler en éclats le processus de paix qu’ils parrainent. Et mettrait dangereusement en péril leurs immenses intérêts dans la région. Contrairement à ce qu’on peut croire, ils ne sont pas du tout sur la même longueur d’onde que les Israéliens, dont le rêve d’ailleurs est d’éliminer l’influence américaine dans la région, pour dominer tout seuls. Ensuite, parce que le Liban, la Résistance et la Syrie ne tomberont jamais dans le panneau israélien et ne s’autoriseront aucun débordement sur le terrain pendant les semaines suivantes». Comme on dit, qui vivra verra. Et s’il est vrai, que Damas est d’accord avec Beyrouth pour ne pas donner de prétexte à Israël, une question toute simple se pose : qu’attend-on pour envoyer l’armée au Sud ? Le responsable cité répond que «les moyens importent peu, ce qui compte, c’est le maintien du calme à la frontière». Mais comment le garantir sans déploiement de l’armée ? À cette objection, pas de réponse. Émile KHOURY
Les menaces qu’Israël multiplie à l’adresse du Liban et de la Syrie font l’objet à Beyrouth d’analyses divergentes. C’est Ehud Barak qui a lancé le dernier coup de semonce, en proclamant qu’il ne tolérera plus la poursuite de la tension à proximité des hameaux de Chebaa. Ajoutant que le Liban et la Syrie, qu’il tient pour responsables, doivent savoir qu’il...