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Actualités - ANALYSE

Gouvernement - Au travail dès lundi Hariri veut mettre les bouchées doubles

Le président du Conseil est pressé. Il veut que son équipe démarre ce «chantier» qui reste l’un de ses refrains favoris dès le début de la semaine prochaine. D’ailleurs, lundi, il attend son homologue syrien, M. Moustapha Miro, qui doit se pointer à la tête d’une importante délégation de cadres. Aussi, le chef du gouvernement souhaite que le Parlement en finisse dès ce samedi avec le débat de confiance. Et, coopératif, le président de l’Assemblée a prié les honorables parlementaires orateurs d’abréger leurs interventions autant que possible. Un assez lourd sacrifice à leur demander, car ils adorent paraître, longuement, à la télé. Une autre raison pour M. Hariri d’aller vite en besogne : la nécessité de chambouler de fond en comble le projet de budget 2001, établi par la précédente équipe Hoss. Un document qu’il espère pouvoir présenter à la Chambre, après l’avoir complètement modifié, dans les délais légaux. C’est-à-dire avant la fin de l’année en cours, la présente session parlementaire étant, comme on sait, consacrée en priorité au budget. M. Fouad Siniora va donc pouvoir revoir à fond la copie de son prédécesseur, M. Georges Corm, qu’il ne porte pas spécialement dans son cœur. Sur le fond, le ministre sortant voulait adopter une politique d’austérité et de compression budgétaire. Le ministre rentrant, pour sa part, pense grosso modo qu’il faut au contraire promouvoir les dépenses publiques, pour stimuler l’économie du pays actuellement paralysée. Il reste à savoir par quel tour de magie on peut développer les dépenses sans accroître du même coup la dette publique, ce fardeau qui empêche justement le Liban économique de marcher. Pour en revenir au débat de confiance, les néo-loyalistes font remarquer aux députés avides de verbiage qu’ils pourront toujours se rattraper lors du tout prochain débat sur le budget, s’ils consentent maintenant à se retenir un peu. Ajoutant qu’avec le budget, les députés auront du solide à commenter, alors qu’au stade actuel ils ne peuvent faire au gouvernement, sur sa déclaration ministérielle, qu’un procès d’intention. Soit pour l’absoudre, soit pour le condamner, ce qui est plus rare. À ce propos, nul n’ignore dans les milieux de la profession que M. Hariri souhaite ne pas faire moins bien lors du vote de confiance que lors des élections législatives. C’est-à-dire qu’il espère une majorité d’au moins 100 voix. Pour marquer le coup, et parce que, disent ses proches, il faut que le gouvernement se sente bien soutenu pour bien travailler. Non par réflexe de vanité, mais pour être sûr que ses projets passeront toujours à la Chambre comme une lettre à la poste, sans retouches, sans entraves et sans retard. Pour le moment, M. Hariri peut dormir tranquille : les blocs ou les personnalités qui lui sont opposés, ou qui ont tendance à se démarquer de ses orientations, ne sont pas bien nombreux. Et leurs rangs sont nettement dispersés. On compte les députés du Hezbollah, trois parlementaires du Kesrouan-Jbeil, deux présidents (MM. Husseini et Omar Karamé), un chef de file de la Békaa (M. Élias Skaff), deux députés de Bécharré ainsi que deux autres du Metn. Et, faut-il le dire, leurs degrés respectifs d’animosité à l’encontre du Cabinet sont très variables. Surtout que plusieurs d’entre eux avaient nommé M. Hariri lors des consultations. Mais, pour tout dire, la force parlementaire d’un gouvernemental, même avec un leader dont le propre groupe est touffu comme M. Hariri, dépend surtout de deux éléments : la coopération active du président de l’Assemblée et la volonté des décideurs. Sur un plan politique plus global, les néo-loyalistes soutiennent que Baabda a donné à Qoraytem carte blanche pour son action gouvernementale, en promettant de l’appuyer et de maintenir un taux élevé de coopération mutuelle. Ces haririens ajoutent que comme preuve manifeste de sa bonne volonté, le régime n’a fait aucune objection à la désignation de M. Siniora comme ministre des Finances ni à celle de M. Fuleihane comme ministre de l’Économie. Philippe ABI-AKL
Le président du Conseil est pressé. Il veut que son équipe démarre ce «chantier» qui reste l’un de ses refrains favoris dès le début de la semaine prochaine. D’ailleurs, lundi, il attend son homologue syrien, M. Moustapha Miro, qui doit se pointer à la tête d’une importante délégation de cadres. Aussi, le chef du gouvernement souhaite que le Parlement en finisse dès...