Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Boutros relance sa médiation entre Bkerké et Damas

Mettant à profit la période des fêtes, M. Fouad Boutros relance sa médiation entre Bkerké et Damas. Après un entretien avec le patriarche Sfeir, il doit se rendre sous peu auprès du président Bachar el-Assad. L’objectif reste le même : jeter les bases de relations libano-syriennes fondées sur une confiance mutuelle comme sur le respect réciproque de l’indépendance de chacun des deux pays frères. L’ancien ministre a multiplié ces derniers temps, loin de tout tapage médiatique, les concertations avec diverses parties locales. Il est ainsi parvenu à établir une synthèse rationnelle, tenant compte des sentiments ou des ressentiments de toutes les grandes tendances, et qui peut servir de plate-forme de travail. Ces idées, il doit donc en discuter avec le patriarche avant de recueillir les commentaires appropriés ou les remarques du chef de l’État syrien. De qui, bien entendu, toute concrétisation dépend et qui garde, bien évidemment, le choix du timing d’application du programme proposé. Si jamais il devait y avoir entente au sujet de ce plan, une page nouvelle serait tournée dans les relations bilatérales qui se trouveraient désormais canalisées dans un cadre de franchise, de clarté, de transparence et de bonne foi comme de bonne volonté mutuelle. Sans plus de doutes, d’appréhensions ou de méfiance, de part et d’autre. Mais, il convient de le souligner tout de suite, il est fort possible que la médiation de l’ancien ministre soit torpillée ou se heurte à trop d’entraves pour aboutir à des résultats positifs. Pour éviter un épilogue négatif, il faut que les efforts de conciliation déployés par M. Boutros s’accompagnent de mesures visant à détendre le climat politique, afin de favoriser l’ouverture nécessaire à la normalisation relationnelle. C’est ce que soulignent nombre de politiciens locaux, qui s’alarment, à juste titre, des escalades verbales notées ici ou là et qui créent une tension globale aussi perturbatrice que difficile à dissiper. Des escarmouches malencontreuses, des provocations, des surenchères qui peuvent avoir pour effet de porter la Syrie à adopter une attitude de refus face aux propositions d’ouverture, par crainte de paraître céder à la pression. Selon des sources généralement fiables, Bkerké comprend cette nécessité de détente préliminaire et accepte d’emprunter la voie d’une modération de ton qui reste gage, en définitive, d’une correction de trajectoire dans les rapports de la Syrie avec le Liban. Sans céder sur les principes, le siège patriarcal se résout, selon ces sources, à adopter une attitude plus souple vis-à-vis du problème. Cela, avec le soutien actif du régime, comme en fait foi, c’est le mot, la visite du chef de l’État au cardinal. Lors de cet entretien, le président Lahoud s’est efforcé de rassurer son hôte en explicitant la position du pouvoir, fondée sur le souci de l’intérêt national qui commande la nécessité d’une coopération sincère avec la Syrie. Le patriarche a suivi cet exposé d’une oreille attentive. Le président Lahoud, soulignent des loyalistes, sait depuis qu’il était commandant en chef de l’armée l’importance de bonnes relations avec la Syrie. Il est convaincu, selon ces sources, que les craintes d’une éventuelle fusion ou d’une quelconque formule de fédération sont tout à fait infondées. À ses yeux, il est clair que si la Syrie avait eu de telles visées, elle n’aurait pas favorisé Taëf ni aidé l’armée libanaise à se réunifier et à se réarmer, tout en apportant son concours direct au rétablissement de la sécurité dans le pays. Le chef de l’État répète à ce propos que la présence militaire syrienne est provisoire, rendue nécessaire par la crainte d’une attaque israélienne contre le flanc de la Syrie. Il a indiqué qu’un repositionnement a commencé depuis avril dernier. Il s’est félicité de la libération de Libanais détenus en Syrie, ajoutant que les dossiers de ceux qui y restent seront étudiés. Selon les loyalistes, le président Lahoud a également expliqué au patriarche Sfeir qu’il ne peut envoyer l’armée au Sud du moment que le Liban est en état de guerre avec Israël. Il a réaffirmé qu’un État dans cette situation ne déploie pas son armée à la frontière même, mais à proximité, pour assurer la sécurité intérieure et rassurer la population, ce qui a été fait. Le président Lahoud a ajouté que l’on ne saurait s’en tenir à la convention d’armistice de 1949 car elle n’autorise que des effectifs inférieurs aux 1 000 hommes, armée-FSI, envoyés dans la région frontalière. Enfin le président Lahoud a derechef insisté sur le rejet de l’implantation des Palestiniens. Il a conclu sur une note d’espoir : à son avis, après la libération du Sud qui s’est produite comme il l’avait annoncée, il s’attend à ce qu’une paix globale et équitable soit conclue dans la région en 2001. Émile KHOURY
Mettant à profit la période des fêtes, M. Fouad Boutros relance sa médiation entre Bkerké et Damas. Après un entretien avec le patriarche Sfeir, il doit se rendre sous peu auprès du président Bachar el-Assad. L’objectif reste le même : jeter les bases de relations libano-syriennes fondées sur une confiance mutuelle comme sur le respect réciproque de l’indépendance de...