Mode anglaise L’hommage à la couture

Le 24 novembre passé, à Buckingham Palace, Paul Smith, le couturier britannique, a été élevé au rang de Sir par la reine Elizabeth. Cette nomination vient couronner trente ans de carrière exemplaire. Créateur à succès, «Sir Paul» avait déjà été appelé par Tony Blair, en 1997, pour faire partie du comité de réflexion à la politique culturelle de son gouvernement. Facétieux, talentueux, très attachant, Paul Smith compte des amis et bon nombre de fidèles en France où, depuis 1976, il présente ses collections à Paris. Sa mode est inattendue, à surprises: doublures très colorées, jupes laissant entrevoir des impressions de légumes ou de fleurs. Ses 24 boutiques fleurissent dans divers points du monde, dont 11 en Europe. Mais pour le Japon, où son style rencontre un très grand succès, 200 boutiques diffusent ses modèles. Le sens de la couleur Ses grands succès, Paul Smith les doit à son sens de la couleur. Il semble qu’il puise son inspiration dans les ouvrages d’art et qu’il travaille sa couleur comme un artiste peintre. Il double ses costumes de soie rouge, violette, jaune ou anis. Ses costumes sont souvent surpiqués de fil rouge et ses gilets brodés, où grimpent des oiseaux jaune ou vert pomme, parsemés de fleurs, sont un signe de reconnaissance entre les «afficionados» de sa griffe. Côté femmes, ses pantalons de velours sont eux aussi fleuris comme des jardins. Mais son cheval de bataille, les superbes cafetans brodés, inspirés d’un voyage en Asie, sont vendus à trois mille dollars pièce, arrachés à peine mis en vente. Cet hiver, les chemises rayées pour hommes et femmes ont connu un succès presque semblable. Depuis cette année, un parfum (son premier), dans un beau flacon carré (Rose pour elle, Tilleul pour lui), vient s’ajouter à sa longue liste d’accessoires. Pour l’année prochaine, Sir Paul promet une collection de lingerie féminine... surprenante. Connaissant son humour facétieux, son désir d’étonner et son grand talent de créateur, on sourit d’avance...