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Actualités - CHRONOLOGIE

CONCERT - José Fernandez et l’Oriental Roots Orchestra au palais de l’Unesco Tarab gitano

Depuis leur concert retentissant donné à Byblos en 1998, devant 3 000 spectateurs, les noms de José Fernandez et Wadih el-Safi se prononcent ensemble. Mais cet été, le chanteur libanais a chanté seul à Baalbeck. Il était temps pour le jeune gitan de donner de la voix au sein d’un orchestre bien particulier, créé par son acolyte, complice et agent Michel Éleftériadès : l’Oriental Roots Orchestra, qui avait accompagné Penny Pavlakis. L’idée est simple et tout aussi efficace que les autres concoctions d’Éleftériadès : à partir d’un ensemble instrumental typiquement arabe, José Fernandez interprète, en espagnol, les chansons des grands intouchables : Oum Koultoum, Farid el-Atrache, Abdel Halim Hafez et Mohamed Abdel Wahab. Ingrédients À 25 ans, José Fernandez «vit flamenco» (traduction littérale de «nacer flamenco») depuis toujours. Comme les autres gitans, il tient une guitare, danse et chante avant de compter ou d’écrire : «Je connaissais assez bien le répertoire oriental grâce à mon père, qui est né à Bizerte, en Tunisie». En quête d’une voix et d’une personnalité, Michel Éleftériadès le découvre en Espagne, à Malaga, lors d’une fête gitane. En 1997, José Fernandez découvre le Liban en l’écoutant. «Je m’attache d’abord à l’harmonie et à la voix, explique-t-il. J’ajoute les gammes arabes comme autant d’ingrédients à mon propre chant». Éleftériadès a en tête son duo, mais il ne pensait pas que Wadih el-Safi, qui était aux yeux du monde arabe un des gardiens de la tradition, accepterait. «Il a aimé la voix de José Fernandez et il y a entre eux beaucoup d’estime», raconte l’agent, comblé par le plus beau succès musical local des trois dernières années. Douce souffrance Tarab, flamenco : même souffrance, mêmes racines. José Fernandez chante, maîtrisant parfaitement le quart de ton, pour donner corps à son explication. «La musique est tellement naturelle pour lui, poursuit Michel Éleftériadès, qu’il s’imprègne de la moindre note comme une éponge». Et c’est vrai : pendant les répétitions avec l’Oriental Roots Orchestra, le gitan regarde à peine sa guitare, joue sans partition et dirige, avec l’humour et la fierté qui caractérisent son peuple, des instrumentistes chevronnés. Naturellement, son oreille corrige les accords, les interventions de chaque instrument. Quant aux paroles traduites de chansons aussi célèbres que Enta omri d’Oum Kalsoum ou Awal Marra d’Abdel Halim Hafez, José Fernandez a simplement rendu la «douce souffrance» qu’il connaît si bien : «Camaron De La Isla, le plus grand chanteur flamenco de tous les temps, disait que la peine et la joie se succédaient dans une même journée», poursuit-il. Après les deux soirées de concert au palais de l’Unesco demain et après demain, les samedi et dimanche 16 et 17 septembre, José Fernandez se produira en Amérique du Sud et peut-être aussi à Paris. Entre-temps, il voyage, assurant qu’il ne peut pas rester deux semaines au même endroit, et s’imprégnant d’harmonies nouvelles, qu’il met «dans son terrain». D.G.
Depuis leur concert retentissant donné à Byblos en 1998, devant 3 000 spectateurs, les noms de José Fernandez et Wadih el-Safi se prononcent ensemble. Mais cet été, le chanteur libanais a chanté seul à Baalbeck. Il était temps pour le jeune gitan de donner de la voix au sein d’un orchestre bien particulier, créé par son acolyte, complice et agent Michel Éleftériadès :...