Les khans, édifices oubliés de Tripoli

Les hôtels des siècles passés sont les khans ou caravansérails. Ces édifices rectangulaires à deux étages sont construits pour répondre aux exigences de leur clientèle. La cour à ciel ouvert a en son centre une fontaine, ancien abreuvoir des chevaux alors que les locataires occupaient le premier étage. Mais c’était aux siècles passés. Actuellement, ces lieux sont pour la plupart en ruine. Mais certains continuent à être utilisés comme dépôt, magasin ou même centre d’habitation. Le khan el-Askar (le caravansérail des soldats) est partagé entre une dizaine de familles. Il ressemble à un village centré autour de sa cour centrale. Le linge lavé est étalé sur les fils pendus d’un bout à l’autre du monument. Ces nouveaux «propriétaires» ont modifié l’architecture des lieux pour répondre aux besoins de leur vie quotidienne. Les arcades du premier étage ont été bloquées par des pierres et les balcons servent actuellement de chambres dans les différentes maisons aménagées à l’intérieur de cet édifice datant du XVe siècle. Quant au khan des Massryin, (caravansérail des Égyptiens), il est dans un état d’abandon total. Ses murs tombent en ruine, il est même très difficile de discerner les motifs géométriques sculptés dans la pierre recouverte par une épaisse couche de suie noire. La fontaine est cassée, les herbes folles poussent partout. Mis à part quelques curieux, rares sont les visiteurs. Le troisième grand khan de Tripoli est celui du savon, Khan el-Saboun. Son état de conservation est stable. Et il est relativement vivant car les commerçants de savon l’utilisent pour étaler leurs produits. Il est visité comme étant un petit souk.