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Actualités - CHRONOLOGIE

Justice - Addoum a rendu publique la liste de 95 prisonniers Les détenus libanais de droit commun en Syrie pourront recevoir la visite de leurs proches

Le procureur général près la Cour de cassation Adnane Addoum a rendu publique hier la liste des détenus libanais de droit commun dans les prisons syriennes, «qui continueront à purger leurs peines en Syrie et ne seront pas remis aux autorités libanaises». Au cours d’une conférence de presse tenue en son bureau, M. Addoum a affirmé que toutes les dispositions nécessaires seront prises par l’État libanais pour que les parents et proches puissent visiter les détenus dans leurs lieux de détention en Syrie, dans les mêmes conditions – et en faisant les mêmes formalités – que pour toute visite de prisonnier libanais au Liban. À noter que deux des 95 prisonniers ont été relaxés par les autorités syriennes bénéficiant de la loi d’amnistie, mais pourraient être poursuivis pour d’autres crimes commis au Liban. Le procureur général a par ailleurs réitéré qu’il n’y avait plus que des détenus de droit commun en Syrie et que l’affaire des disparus était «exploitée à des fins politiques». Interrogé sur le fait de savoir si les prisonniers de droit commun allaient continuer à purger leurs peines en Syrie, M. Addoum a affirmé que ceux-ci avaient été jugés pour des crimes de droit pénal commis en Syrie, qui relèvent de la compétence des tribunaux syriens. «Les sentences condamnant ces personnes ont été émises par les tribunaux syriens concernés ; les détenus purgeront donc leurs peines dans les prisons syriennes, sauf si les autorités syriennes décident, pour des raisons personnelles, de les faire bénéficier d’une amnistie partielle ou générale», a-t-il indiqué, en rappelant que le Liban traitait de la même manière les ressortissants syriens ayant commis des crimes sur le territoire libanais. «Dans la convention judiciaire passée entre le Liban et la Syrie, il n’y a pas d’accord permettant à l’un des États d’incarcérer des personnes parce qu’elles ont été jugées dans un autre pays : chaque personne doit purger sa peine dans le pays où il a commis le crime», a-t-il précisé, en remarquant qu’aux termes de certaines conventions interétatiques, les ressortissants pouvaient purger leurs peines dans l’un des deux pays. À un journaliste qui lui demandait s’il se pourrait qu’il y ait encore des Libanais en Syrie dont le nom ne figure pas sur la liste des 95 détenus de droit commun, le procureur général reprend les propos qu’il a tenus précédemment, lors de la prise en charge par l’État des 45 détenus politiques : «J’ai dit qu’il y avait 45 personnes arrêtées et 95 détenus de droit commun. Ils forment la totalité de ce qu’on a appelé les détenus libanais dans les prisons syriennes», a-t-il réitéré, en soulignant qu’il n’y avait plus d’autres prisonniers en Syrie. «Il faut le dire avec beaucoup de sincérité. Nous comprenons les sentiments de tous, mais c’est la vérité et nous ne voulons plus la répéter», a-t-il poursuivi. «Les autorités syriennes nous ont fourni des listes détaillées, contenant le nom de chaque détenu, la date, le motif de son arrestation et son lieu de détention, il n’y a donc aucun problème, et tous les noms présents sur la liste sont libanais», a-t-il ajouté. Concernant les dispositions permettant dorénavant aux proches des détenus de les visiter en Syrie, M. Addoum a affirmé qu’elles étaient similaires à celles qui prévalent pour les visites des détenus au Liban. «Ils doivent se présenter au parquet et demander un permis de visite. Les détenus doivent, quant à eux, obtenir un permis des responsables de la prison dans laquelle ils se trouvent», a-t-il indiqué, avant d’ajouter : «Au moins, les citoyens savent dorénavant où se trouvent les prisonniers». Et les « preuves » avancées par les parents ? Répondant à l’argument développé par un journaliste selon lequel des parents ont les preuves de la présence d’autres prisonniers dans les geôles syriennes, dont les noms n’ont été mentionnés par aucune liste officielle, M. Addoum a réaffirmé «qu’il se refuse à faire de la question des disparus une affaire politique». «Aujourd’hui, j’ai demandé à un parent de disparu s’il l’avait vu, et il m’ a répondu par la négative, que quelqu’un lui avait transmis la nouvelle. La réponse est toujours la même», a-t-il noté, en remarquant que la commission n’était habilitée qu’à prendre en charge les détenus politiques et divulguer la liste des prisonniers de droit commun. Il s’est également référé aux propos tenus mercredi en Conseil des ministres, selon lesquels «il faut faire la différence entre l’affaire des détenus et celle des disparus». Et d’insister : «Nous souhaiterions pouvoir connaître le sort de tous les disparus, mais la Syrie a révélé l’existence de tous les détenus qui se trouvent dans ses prisons. L’affaire des disparus demande plus d’enquêtes, pour savoir si ces personnes ont été tuées au Liban ou ont quitté vers des destinations inconnues», a-t-il estimé. «Il n’est dans l’intérêt de personne de rouvrir la page de la guerre», a-t-il poursuivi. Si une partie est impliquée dans un crime, c’est l’affaire du parquet, non de la commission, a-t-il noté, affirmant que la Syrie n’avait aucun intérêt à ne pas divulguer toutes les informations qu’elle possède, et que la question avait été résolue de manière définitive après concertation avec les autorités syriennes.
Le procureur général près la Cour de cassation Adnane Addoum a rendu publique hier la liste des détenus libanais de droit commun dans les prisons syriennes, «qui continueront à purger leurs peines en Syrie et ne seront pas remis aux autorités libanaises». Au cours d’une conférence de presse tenue en son bureau, M. Addoum a affirmé que toutes les dispositions nécessaires...