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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

SOUDAN - Béchir minimise les effets du boycott par l’opposition Les électeurs se rendent aux urnes sans enthousiasme pour un scrutin sans enjeu

Les Soudanais ont commencé à voter hier sans enthousiasme tandis que le président Omar al-Béchir, assuré d’être reconduit au pouvoir, a minimisé les effets du boycott du scrutin par les principaux partis d’opposition. Le droit au «boycott fait partie de la liberté» dont jouit le Soudan, a déclaré le général Béchir en déposant son bulletin de vote dans une urne, au Club des cheminots de Khartoum. «Les protestations des partis politiques sont injustifiées, car une nouvelle Constitution a été adoptée il y a deux ans et demi assurant la liberté d’expression et d’association politique», a affirmé le général Béchir, qui a pris le pouvoir en 1989 par un coup d’État appuyé par les islamistes. Cette période est «suffisante pour que tout groupe politique sérieux dans sa volonté de participer au processus électoral et démocratique se prépare pour ces élections», a-t-il ajouté. Le dirigeant du parti Oumma, l’ancien Premier ministre Sadek al-Mahdi, que M. Béchir avait renversé en 1989, a récemment affirmé qu’il boycotterait ces élections présidentielles et parlementaires, qui se déroulent jusqu’au 22 décembre. L’Alliance démocratique nationale (AND), qui rassemble plusieurs mouvements du nord, dont le Parti unioniste démocratique (PUD), et le principal mouvement rebelle du sud, l’Armée de libération des peuples du Soudan (SPLA), boycotte également le vote, ainsi que le Congrès national populaire, du dirigeant islamiste Hassan al-Tourabi. Prié par l’AFP de commenter le peu d’intérêt pour ces élections manifesté par l’homme de la rue à Khartoum, le chef de l’État a répliqué : «C’est votre propre opinion». M. Béchir est arrivé au bureau de vote dans une limousine noire, habillé des traditionnels robe et turban blancs soudanais, une canne à la main. Il a été accueilli par deux rangées de sympathisants aux cris de «Allah Akbar» (Dieu est le plus grand). «Aujourd’hui nous entrons dans une nouvelle phase de la vie du salut», a lancé M. Béchir, en allusion au gouvernement du salut islamique mis en place après le coup d’État de 1989. Outre le président Béchir, quatre candidats se présentent à la présidentielle, dont trois peu ou pas connus et proches du gouvernement, ainsi que l’ancien chef de l’État renversé par un soulèvement populaire en 1985, Gaafar Nimeiri. «Personne ne s’intéresse à ces élections. Pour qui voter ? Tous les candidats sont des candidats du gouvernement», a affirmé à l’AFP un responsable du PUD, Tayyeb al-Abbassi. Les bureaux de vote ont ouvert à 9h00 heure locale (06h00 GMT), certains avec plus d’une heure de retard, dans le plus grand pays d’Afrique, à l’exception de zones du sud tenues par la rébellion et où le vote n’aura pas lieu. Les diplomates en poste à Khartoum s’attendent à une abstention massive des quelque 12 millions d’électeurs, du fait des appels au boycott de l’opposition, de la guerre civile au sud, qui dure depuis 1983, et des déplacements de population qu’elle a provoqués. Dans une circonscription de la banlieue ouvrière de Khartoum, aucun électeur n’était présent à l’ouverture du vote. Au Parlement, qui compte 360 élus, 270 sièges sont à pourvoir sur la base des circonscriptions géographiques, alors qu’un quota de 35 sièges est réservé aux femmes et 26 aux diplômés d’université. 29 sièges, réservés aux agriculteurs, bergers, hommes d’affaires et syndicalistes, ont déjà été pourvus. Par ailleurs, sur l’ensemble des sièges à pourvoir, 112 seront nécessairement attribués à des candidats du Congrès national (au pouvoir), du fait qu’aucun concurrent ne se présente contre eux. Des observateurs de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) et de la Ligue arabe sont sur place, mais l’Union européenne a décliné une invitation officielle de venir observer le scrutin, pour éviter, selon une source européenne, de se trouver dans l’obligation de légitimer ces élections.
Les Soudanais ont commencé à voter hier sans enthousiasme tandis que le président Omar al-Béchir, assuré d’être reconduit au pouvoir, a minimisé les effets du boycott du scrutin par les principaux partis d’opposition. Le droit au «boycott fait partie de la liberté» dont jouit le Soudan, a déclaré le général Béchir en déposant son bulletin de vote dans une urne, au Club des...