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Actualités - CHRONOLOGIE

La justice enquête sur les menaces de l’ETA contre Bixente Lizarazu

La section antiterroriste du parquet de Paris a été saisie de l’enquête sur le courrier adressé lundi par l’organisation séparatiste basque ETA au footballeur français Bixente Lizarazu lui réclamant une «aide financière» et le menaçant de représailles s’il ne s’exécutait pas. Les policiers de la Division nationale antiterroriste (DNAT) et du SRPJ de Bayonne, chargés des investigations, ont notamment entendu les parents du champion du monde et d’Europe, qui ont reçu ce courrier lundi à leur domicile à Hendaye (Pyrénées-Atlantiques). Le courrier réclamait au joueur du Bayern de Munich, âgé de 31 ans, une «aide financière pour le Pays basque», soulignant qu’une «non-réponse» à cette demande entraînerait «une réponse» contre le joueur ou contre ses biens. Interrogé hier à Matignon sur ces menaces, le Premier ministre Lionel Jospin a qualifié cette nouvelle «d’absurde dans ses motivations et ses fondements», confiant qu’il avait «beaucoup d’admiration pour Lizarazu en tant que joueur». L’analyse technique de cette lettre dactylographiée de deux pages, rédigée en basque et postée le 6 décembre à la poste du Louvre à Paris, était en cours hier. De source judiciaire, on soulignait cependant que ce type de courrier anonyme est très difficile à exploiter, d’autant qu’il est généralement passé entre de nombreuses mains avant d’arriver à celles des enquêteurs, ce qui rend notamment plus délicate la recherche d’éventuelles empreintes digitales. « Pressions-extorsions continues » L’arrière gauche du Bayern, natif de Saint-Jean-de-Luz, cité charnière entre les Pays basques français et espagnol, a confirmé hier à son club qu’il avait reçu ce courrier. «La police allemande a été informée du contenu de cette lettre et a pris les mesures de sécurités nécessaires», a indiqué le club dans un communiqué, soulignant que le champion du monde – qui n’était pas présent mercredi matin à l’entraînement en «raison d’un traitement d’une blessure» – ne souhaitait pas faire d’autre déclaration pour l’instant. Ce courrier comporte «toutes les caractéristiques de l’ETA», soulignait-on mercredi de source judiciaire, relevant notamment qu’il porte le sigle de l’ETA (serpent enroulé autour d’une hache) ainsi que le tampon de l’organisation séparatiste basque. De même source, on soulignait également la «phraséologie caractéristique» de l’organisation, mêlant des considérations générales sur la situation du Pays basque à des menaces plus précises à l’encontre de son destinataire. «Tu es un personnage public mais tu représentes un pays qui n’est pas le tien», indique notamment le courrier. C’est la première fois qu’une lettre de «chantage révolutionnaire» est adressée à un sportif de haut niveau, ce type de menaces visant en général des entreprises, des professions libérales ou des entrepreneurs fortunés du Pays basque. Les joueurs de l’Athletic Bilbao, club de première division du championnat d’Espagne où n’évoluent que des joueurs basques et dans lequel Lizarazu a joué durant la saison 1996-97, n’ont jamais été touchés par la violence de l’ETA. Interrogé hier à Strasbourg après avoir reçu le prix Sakharov du Parlement européen, Fernando Savater, leader du mouvement civil basque anti-ETA «Basta Ya !», a estimé que ce courrier montrait «l’extension de la menace de l’ETA», et a souligné l’existence de «pressions-extorsions continues sur la population basque».
La section antiterroriste du parquet de Paris a été saisie de l’enquête sur le courrier adressé lundi par l’organisation séparatiste basque ETA au footballeur français Bixente Lizarazu lui réclamant une «aide financière» et le menaçant de représailles s’il ne s’exécutait pas. Les policiers de la Division nationale antiterroriste (DNAT) et du SRPJ de Bayonne, chargés des...