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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

CONFÉRENCE - Des interventions sur le confessionnalisme au Liban et le Parlement libanais Le Moyen-Orient à Berlin

 Il est remarquable que ce soit à Berlin qu’un congrès d’une grande importance sur la progression des études sur le Moyen-Orient aux niveaux politique, scientifique et culturel ait été organisé, avec la participation d’éminents spécialistes européens et orientaux. Encore plus remarquable était la partie consacrée à «l’avenir du confessionnalisme au Liban», traitée par des chercheurs non libanais. Le congrès, intitulé «Dialogue des cultures», était organisé par l’Association internationale des études sur le Moyen-Orient et a eu lieu dans les locaux de l’Université libre de Berlin. Il a duré quatre jours. C’est la première fois que l’Association internationale des études sur le Moyen-Orient organise un congrès dans un pays européen, dans le but de discuter la situation en Orient, probablement, selon l’un des intervenants, pour insister sur le rôle grandissant de l’Europe en tant que voisine du Moyen-Orient, reliée à lui par la mer Méditerranée. Durant le cycle réservé au Liban, des sujets, comme le confessionnalisme dans les livres d’histoire, une étude sur le village libanais de Joun et le régime politique libanais (notamment le système électoral) dans le cadre de la formule confessionnelle du pays, ont été traités par des spécialistes bien au courant de la situation libanaise. Parmi les interventions, celle d’un Libanais, avocat et professeur de droit à l’Université Saint-Joseph, Me Ziad Baroud. Dans son discours, Me Baroud a passé en revue l’expérience libanaise dans le domaine des législations économiques votées au Parlement. Après avoir donné un bref aperçu de l’histoire contemporaine du Liban, notamment sur la Constitution de 1926 et le pacte national de 1943, Me Baroud a abordé les amendements constitutionnels de 1990, avec l’accord de Taëf. «L’essence de ces modifications n’était pas seulement technique, mais plutôt placée au niveau des constantes qui imprègnent l’existence même du pays», a-t-il dit. «L’objectif était soit de mettre ces constantes en valeur (à titre d’exemple, la coexistence, la séparation des pouvoirs, le système économique libéral, etc.), soit de les consolider une fois pour toutes (comme pour l’identité arabe, l’équilibre des pouvoirs, la révision du confessionnalisme politique...)». Protéger le système libéral Si ces modifications ont affecté les postes du président de la République et du Premier ministre, elles n’ont pas vraiment touché le Législatif «qui y a même gagné une sorte d’immunité contre la dissolution». Il a toujours des pouvoirs électoraux (principalement l’élection du président de la République tous les six ans), celui de contrôler le gouvernement et les activités législatives «particulièrement dynamiques depuis 1990, peut-être pour rattraper le temps perdu». Le Parlement a la responsabilité, entre autres, de trouver un cadre législatif à des questions aussi importantes que la reconstruction, la relance économique, les modalités d’attraction des investissements et capitaux étrangers, les défis de la mondialisation, la dette nationale qui s’élève à plus de 22 milliards de dollars… «Il serait intéressant de constater l’influence de l’héritage législatif d’avant 1990 dans le sens de la consolidation du système économique libéral libanais, comme la loi sur le secret bancaire par exemple, et de noter que les législations économiques et financières adoptées depuis une décennie abondent également dans ce sens», a souligné Me Baroud. En conclusion, Me Baroud a posé plusieurs interrogations concernant le Législatif au Liban. Il n’a pu que constater que la qualité des lois n’était pas toujours tributaire de la compétence des législateurs en raison d’une nécessaire collaboration avec l’Exécutif qui nécessite souvent des compromissions. «Il est certain que les lois sont toujours l’œuvre de la majorité et qu’elles s’arrêtent souvent à des «lignes rouges» de caractère régional», a-t-il conclu. «Mais il existe une censure, celle du Conseil d’État qui peut révoquer toute loi anticonstitutionnelle, celle de la presse, de la société civile, des ONG… Il y avait un temps où les parlementaires ne pouvaient dépasser certaines limites sous prétexte de la «raison d’État», alors même qu’ils étaient sensibles au lobbying des experts et des médias. Le nouveau Parlement fera-t-il fi de ces limites à un moment où les législations sont tellement imprégnées de facteurs extérieurs ?».
 Il est remarquable que ce soit à Berlin qu’un congrès d’une grande importance sur la progression des études sur le Moyen-Orient aux niveaux politique, scientifique et culturel ait été organisé, avec la participation d’éminents spécialistes européens et orientaux. Encore plus remarquable était la partie consacrée à «l’avenir du confessionnalisme au Liban»,...