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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Conférence - Le tiers-monde face à un double défi Mondialisation et droits de l’homme : quel constat ?

Dans le cadre de ses études sur le thème : «La mondialisation et les droits de l’homme», l’Association libanaise des droits de l’homme a organisé samedi, à l’hôtel Commodore, un cycle de conférences sur les droits politiques et culturels. Mlle Fadia Kiwan, professeur à l’Université libanaise et à l’Université Saint-Joseph, a soulevé la question sous l’angle des droits politiques, tandis que M. Élias Khoury a abordé le problème sous son aspect culturel. Analysant tout d’abord le thème de la mondialisation dans une perspective d’économie politique, Mlle Kiwan s’est attardée sur l’adhésion de la plupart des États à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et les dispositions prises par l’OMC pour intégrer, dans un délai très court, les États qui n’en font pas encore partie. Au niveau des télécommunications, la mondialisation a progressivement défait les liens traditionnels au sein des groupements, renforçant les relations de l’individu avec le monde, a poursuivi Mlle Kiwan. Il s’ensuit un échange de modes de vie, de comportements et de croyances entre les individus. Ces deux phénomènes, au niveau de l’économie et des télécommunications, confirment la propagation à une échelle très large de l’idéologie libérale, qui encourage le «progrès» ambiant à travers la mondialisation, indique Mlle Kiwan. Cette idéologie consiste en un discours politique promotionnel qui perçoit le passage à l’économie de marché comme étant une victoire du capitalisme indestructible, prône l’adaptation et l’intégration à ce système et développe les initiatives individuelles au-delà des frontières nationales, dans le cadre relationnel du village planétaire. Selon Mlle Kiwan, trois idées sont à retenir de l’évolution du droit international au cours des dernières années : l’affirmation de la souveraineté de l’individu face à la souveraineté de l’État, l’application arbitraire du droit d’ingérence à des fins humanitaires, puisque dans certains cas, l’intervention, nécessaire, est empêchée pour des raisons politiques, et la récupération par les États-Unis du droit d’ingérence et des initiatives onusiennes, d’où la monopolisation du droit international par une grande puissance. Estimant enfin que les mécanismes de la mondialisation s’imposent aux peuples et aux États, Mlle Kiwan a affirmé que, sous son aspect économique, cette mondialisation avait surpris les sociétés en voie de développement, qui n’avaient pas encore terminé l’édification de leurs institutions nationales. Ces sociétés, a-t-elle noté, qui ne garantissent toujours pas pratiquement les libertés publiques et les droits politiques de leurs citoyens. Des méfaits de la culture de consommation De son côté, M. Khoury a distingué deux cultures : la culture «de consommation» (télévision, Internet, alimentation, coutumes, mode…) et la vraie culture (science, cinéma, littérature, théâtre…). Selon lui, le développement des médias a fait du monde un «vaste champ de consommation», qui a transformé les politiciens, les économistes, les manifestants et les martyrs en protagonistes du petit écran, sous les regards de la planète entière. Cette culture de consommation a provoqué un déclin culturel total au niveau des pays périphériques, et même, dans une certaine mesure, en Europe, laquelle refuse la mondialisation à l’américaine. Il a par ailleurs estimé que la culture de la mondialisation ne devait pas aboutir au repli des différentes cultures et identités sur elles-mêmes, mais au contraire instaurer un combat pour la justice et l’égalité dans le tiers-monde pour affronter et contourner l’idôlatrie moderne, celle du marché «sauvage». Ce combat a pour «armes principales» la démocratie, c’est-à-dire la défense de la liberté de l’homme et la résistance à l’oppression à partir de la société civile, et la résistance, c’est-à-dire la libération, l’indépendance et le rejet du racisme à travers la culture, pour aboutir à une société sans maître ni esclave, a-t-il conclu.
Dans le cadre de ses études sur le thème : «La mondialisation et les droits de l’homme», l’Association libanaise des droits de l’homme a organisé samedi, à l’hôtel Commodore, un cycle de conférences sur les droits politiques et culturels. Mlle Fadia Kiwan, professeur à l’Université libanaise et à l’Université Saint-Joseph, a soulevé la question sous l’angle...