Gemayel : La seule initiative sérieuse est celle de Berry

 Avec M. Bachar el-Assad à la tête de l’État syrien, l’ancien président Amine Gemayel espère «un règlement de fond» des problèmes qui se posent au niveau des relations libano-syriennes. Dans une interview à l’hebdomadaire al-Raï al-Aam parue hier, M. Gemayel a estimé que la démarche du président de la Chambre Nabih Berry était la seule initiative «sérieuse, susceptible d’aboutir aux résultats souhaités», du moment que celui-ci «entretient des relations privilégiées avec les autorités syriennes». «Nos critiques (au sujet des relations libano-syriennes) ont toujours été positives et constructives», a déclaré l’ancien président de la République. Mais, selon lui, tous les appels lancés dans le sens d’un assainissement des rapports étant demeurés sans réponse, le patriarche Nasrallah Sfeir a fini par exprimer «le sentiment d’une grande partie des Libanais, chrétiens et musulmans». Par ailleurs, M. Gemayel estime que les entretiens de différentes personnalités libanaises – y compris de l’ancien ministre Fouad Boutros – avec le président Assad ne peuvent pas être considérées «comme un prélude à des initiatives au vrai sens du terme». L’ancien chef de l’État table essentiellement sur l’initiative de M. Berry, tout en souhaitant plein succès à M. Boutros dans ses démarches. Pourquoi toutes ces réunions avec des Libanais qui ne jouissent pas nécessairement d’une qualité officielle ? M. Gemayel répond à cette question en rappelant qu’une partie importante de la population n’est pas représentée au Parlement «du fait d’une loi électorale injuste». «En effet, j’aurais préféré que le dialogue ait lieu entre États. Mais pour les raisons que j’ai évoquées, il est normal que les contacts s’effectuent aussi avec des personnes qui ne jouissent d’aucune qualité officielle», a-t-il précisé. M. Gemayel a enfin souhaité que Damas opère une distinction entre «les relations stratégiques bilatérales (…) et les ingérences dans les détails de la vie politique au Liban».