Rechercher
Rechercher

Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Presse - La Sûreté générale mise en cause dans un article publié mardi « An Nahar » poursuivi en justice pour diffamation

La sûreté générale libanaise a déposé une plainte hier contre le quotidien indépendant «an Nahar» pour avoir publié mardi un article jugé diffamatoire par les institutions publiques, a-t-on appris de source judiciaire. L’article, écrit par un officier de l’armée à la retraite, le lieutenant-colonel Adnane Chaabane, traitait des relations déséquilibrées entre le Liban et la Syrie, notamment au niveau des services de renseignements. Le directeur responsable du journal Joseph Nasr et son rédacteur en chef Ounsi el-Hajj ont comparu dans l’après-midi devant le procureur adjoint de la République, Rabiha Aammache, puis laissés en liberté sous contrôle judiciaire. Le président du syndicat des rédacteurs, M. Melhem Karam, ainsi que l’avocat du syndicat Antoine Houeiss et l’avocat du an Nahar Antoine Sabeh ont également assisté à l’audition. M. Ghassan Tuéni, propriétaire du quotidien, a suivi les développements de l’interrogatoire à partir du Palais de justice. L’auteur de l’article a été également interrogé au palais de justice et devait être libéré sous contrôle judiciaire à minuit. L’adjointe du procureur doit examiner l’affaire et décider des suites à donner à la plainte, précise-t-on de source judiciaire. Position de principe Une première convocation du rédacteur en chef du an Nahar avait été rejetée par la direction du quotidien, qui a annoncé qu’elle s’en tiendrait aux dispositions légales prévues par la loi sur les imprimés, rappelant que l’audition du rédacteur en chef et du directeur responsable doit se dérouler au Palais de justice, et non dans un local relevant d’un service de sécurité. L’affaire de la plainte contre an Nahar a mobilisé hier tous les milieux de presse concernés. Les diverses parties prenantes, notamment le syndicat des rédacteurs et l’Ordre de la presse, ont insisté pour que l’affaire soit débattue sur le plan strictement judiciaire. Prenant la parole en soirée au cours d’un iftar donné par le président du Conseil, le président du syndicat des rédacteurs Melhem Karam a rendu hommage au chef du gouvernement pour le rôle qu’il a joué dans l’amendement du décret 104, qui a aboli l’arrestation préventive des journalistes et la suspension administrative des journaux. Et M. Karam d’ajouter : «Il s’agit aujourd’hui d’une affaire qui concerne nos confrères du an Nahar, et je m’en suis ouvert au chef du gouvernement et aux responsables. Il semble qu’une nouvelle portant atteinte à un pays frère a échappé à l’attention de la direction de la rédaction du journal et a provoqué des poursuites judiciaires. Nous avons déclaré que nous ne saurions comparaître sinon devant la justice. Cette position a prévalu. Nos collègues Ounsi el-Hajj et Joseph Nasr ont été entendus par Mme Rabiha Aammache, et le procureur général près la Cour de cassation Adnan Addoum s’est montré très compréhensif. Grâce à lui, les deux responsables ont été remis en liberté. Du reste, c’est la conscience tranquille que les deux hommes ont comparu, car ils savent qu’un interrogatoire ne s’achève pas nécessairement par des arrestations. Cette perspective ne nous est pas venue à l’esprit, car la presse est libre et n’a pas été habituée à la flatterie. Nous disons ce que nous pensons être la vérité, sans nous laisser terroriser ou intimider. Je redis donc, à ce stade, tous mes remerciements au chef du gouvernement. Vous êtes de ceux qui sont venus pour servir, et c’est pourquoi vous êtes aimés. Des difficultés vous attendent, mais il n’est qu’élémentaire de dire que ceux qui marchent à l’avant-garde sont ceux qui reçoivent les coups». Pour sa part, le bâtonnier de Beyrouth Michel Lyan a annoncé qu’il se solidarisait avec les personnes poursuivies dans la défense des libertés et de la dignité de la personne. Il a déclaré qu’il «se tient aux côtés du droit en réclamant l’application de la loi sur tout Libanais et tout le Liban». «L’Ordre des avocats est le premier concerné par la défense de la liberté d’expression», a ajouté M. Lyan, qui a conclu en réclamant que le nouveau Code de procédure pénale soit rapidement adopté, afin d’éviter toutes les confusions et ambiguïtés qui peuvent se produire dans ce domaine.
La sûreté générale libanaise a déposé une plainte hier contre le quotidien indépendant «an Nahar» pour avoir publié mardi un article jugé diffamatoire par les institutions publiques, a-t-on appris de source judiciaire. L’article, écrit par un officier de l’armée à la retraite, le lieutenant-colonel Adnane Chaabane, traitait des relations déséquilibrées entre le...