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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Addoum : Aucune précision avant que la Syrie ne nous communique ses listes

Depuis que le président syrien a annoncé sa détermination à rapatrier les détenus libanais dans les geôles de son pays, des dizaines de familles oscillent entre l’espoir et la crainte d’une terrible déception. Chaque jour, ces parents attendent des nouvelles, des précisions, des détails ou des promesses. En vain. L’affaire reste vague et la réunion de la commission juridico-sécuritaire formée pour suivre ce dossier n’a pas apporté d’éléments nouveaux. Le procureur général près la Cour de cassation Adnane Addoum, qui a présidé la réunion, a déclaré à L’Orient-Le Jour que rien ne pouvait être fait avant que les autorités syriennes ne communiquent les listes des noms des personnes relâchées. Selon lui, les listes arriveront en même temps que les détenus et cela devrait se produire avant Noël. La commission qui s’est réunie pendant une heure trente dans le bureau du procureur Addoum et qui a regroupé le procureur militaire Nasri Lahoud, le directeur de la Sûreté générale Jamil Sayyed, le directeur des services de renseignements Raymond Azar et le directeur général des FSI Abdel Karim Ibrahim ne tiendra donc pas de nouvelle réunion avant la réception des listes syriennes. Elle ne peut pas non plus annoncer de chiffres ni faire des promesses. Tout dépendra de ce que les autorités syriennes remettront aux autorités libanaises. Selon le magistrat Addoum, qui a répondu – évasivement – aux questions des journalistes à l’issue de la réunion, les listes qui circulent actuellement dans les médias libanais comportent deux sortes de noms : les personnes détenues en Syrie et qui y possèdent un dossier avec ou sans jugement et les personnes disparues pendant la guerre et que l’on veut inclure dans cette initiative. Addoum a affirmé que l’affaire serait traitée en toute transparence et qu’aucun élément ne sera dissimulé à l’opinion publique, «car il ne s’agit pas, a-t-il dit, de marquer des points politiques ou autres, c’est une question humanitaire». M. Addoum a précisé que la commission a examiné les nombreuses demandes présentées par les familles des détenus présumés et par certaines associations, mais il est apparu, selon lui, que le sort de nombreuses personnes demeure imprécis, les sollicitants n’ayant aucun élément prouvant que la personne recherchée se trouve en Syrie. «Avant de recevoir les listes des autorités syriennes, nous n’en saurons pas plus. Mais tout ce que nous recevrons, nous le rendrons public». Pour le procureur, il est important de sortir cette affaire du contexte politique. «C’est une initiative excellente et nous devons la protéger et la placer dans un cadre humanitaire». À un journaliste qui lui rappelait qu’une commission formée dans le passé avait estimé qu’il n’y avait pas de détenus libanais en Syrie, M. Addoum a répondu qu’il n’était pas nécessaire pour l’instant de semer le doute dans les esprits et de chercher à torpiller l’initiative du président syrien. Un autre journaliste a demandé comment l’ancien président de la République Élias Hraoui avait parlé au cours d’une entrevue de 210 prisonniers libanais en Syrie alors que les chiffres qui circulent dans les milieux officiels font état de 45 personnes, Addoum a encore une fois rappelé qu’il fallait attendre les listes que fourniront les autorités syriennes. «Nous avons étudié les listes qui nous sont parvenues et nous avons constaté que dans beaucoup de cas, il s’agit de personnes disparues». M. Addoum a ensuite reçu deux mères de personnes détenues en Syrie et il leur a tenu le même discours, ne pouvant fournir aucune précision, pour l’instant. Mais il a répété que le rapatriement devrait avoir lieu avant Noël. Ce qui est sûr pour l’instant, c’est que l’ancien responsable du PSP Abou Haytham fera partie du lot et il a, lui, peu de chances de se retrouver en liberté, les autorités judiciaires libanaises l’attendant pour de nombreuses enquêtes
Depuis que le président syrien a annoncé sa détermination à rapatrier les détenus libanais dans les geôles de son pays, des dizaines de familles oscillent entre l’espoir et la crainte d’une terrible déception. Chaque jour, ces parents attendent des nouvelles, des précisions, des détails ou des promesses. En vain. L’affaire reste vague et la réunion de la commission...