Washington met en garde contre les réactions d’Israël au Sud

Le ministre d’État Pierre Hélou a indiqué hier que les États-Unis ignoraient quelle pourrait être la réaction d’Israël en cas de dégradation de la situation au Liban-Sud. M. Hélou a tenu ces propos à la suite d’un entretien avec l’ambassadeur des États-Unis à Beyrouth, David Satterfield. «Les États-Unis ne savent pas quelle pourrait être la réaction israélienne au cas où il y aurait une dégradation de la sécurité», a affirmé M. Hélou qui a demandé à l’ambassadeur de faire part à son gouvernement de la nécessité d’œuvrer à modifier l’attitude du Conseil de sécurité sur la question de l’appartenance des fermes de Chebaa, qui doit être confirmée et incluse dans la résolution 425, a-t-il dit. M. Hélou a en outre affirmé que l’ambassadeur américain l’a informé que son pays œuvrait à calmer le jeu au Liban-Sud dans le but de mettre fin à l’escalade et d’empêcher les provocations de part et d’autre. M. Hélou a indiqué avoir constaté un certain soulagement du côté américain concernant les dernières démarches entreprises par la Syrie, notamment celles qui ont trait à l’ouverture économique et à l’annonce de la livraison aux autorités de Beyrouth des détenus libanais se trouvant dans les prisons syriennes. M. Hélou a ajouté qu’il partageait les points de vue du diplomate américain concernant les relations libano-syriennes, à savoir qu’elles nécessitaient un dialogue calme et continu par le biais des institutions légales des deux pays. Pour sa part, l’ambassadeur américain a déclaré au sujet de l’annonce faite par le président syrien Bachar el-Assad concernant les prisonniers libanais «qu’il s’agit d’une affaire d’ordre humanitaire qui concerne les deux gouvernements libanais et syrien». Washington considère-t-il que la situation au Liban-Sud est toujours aussi délicate ? «Notre point de vue n’a pas changé. Nous craignons toujours une montée de la tension dans cette région et nous espérons que les deux parties contrôleront la situation et feront preuve de sens des responsabilités», a affirmé M. Satterfield. Par ailleurs, le Premier ministre Rafic Hariri s’est également entretenu lui aussi avec l’ambassadeur américain, qui était accompagné du conseiller près l’ambassade, David Hale. L’entretien a porté sur la situation politique et les derniers développements sur le terrain. Le diplomate américain s’est abstenu de toute déclaration à l’issue de la rencontre, qui a duré une heure. M. Hariri a ensuite reçu le ministre de l’Intérieur Élias Murr avec lequel il a passé en revue la situation au sein de ce département.