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Actualités - OPINION

Le téléphone pleure

 Merci Graham Bell. Grâce à lui, grâce à ce téléphone qu’il a inventé il y a 125 ans, la cote d’amour du président de la République Émile Lahoud – elle en avait bien besoin – a fait un beau bond dans le cœur des Libanais. Dans celui, surtout, des mamans des p’tit gars qui croupissent dans les prisons syriennes depuis des lustres, jugés ou pas. Émile Lahoud a appelé Bachar el-Assad – ou bien c’est le contraire – et les deux hommes semblent s’être mis d’accord : «Tous les détenus libanais en Syrie seront prochainement libérés». De joie, il a pleuré, le téléphone. Maintenant il faut voir. Il faut voir quand (ils arriveront au Liban). Il faut voir combien (arriveront réellement). Il faut voir comment (dans quel état arriveront-ils). Il faut travailler. Ça commence aujourd’hui. Le Conseil des ministres a décidé la formation d’une commission ad hoc, juridique et de sécurité, regroupant le procureur général près la Cour de cassation, le directeur des services de renseignements de l’armée, le directeur de la Sûreté générale, ainsi que le directeur des FSI. On n’a à douter de la «libanité» de MM. Addoum, Azar, Sayyed et Zein. Il n’empêche. Les associations libanaises de défense des droits de l’homme – leur travail a été, souvent, remarquable – une association des parents de détenus ou de disparus, devraient également y siéger. Transparence et démocratie... Des téléphones vont saturer. L’autisme de l’Exécutif en la matière, le quasi-mutisme du Judiciaire, le président de la République les a en quelque sorte spectaculairement rompus. Certes. Mais il n’a fait qu’emboîter le pas à un Législatif sans lequel rien ne se serait probablement fait, rien n’aurait sans doute été aussi vite : un certain nombre de députés n’ont eu de cesse que de réclamer la libération de tous les Libanais détenus en Syrie. Le président de la Chambre Nabih Berry s’en est même fait, sur le perron de Bkerké, leur inattendu hérault. Chapeau. Et Rafic Hariri dans tout ça ? Qui ? Des téléphones soudain aux abonnés absents. Bref. Cette louable initiative est l’indispensable prélude à la révision, la normalisation, des relations libano-syriennes. Le travail à abattre, encore, est herculéen. Ça peut avoir du bon, parfois, un téléphone. Ziyad MAKHOUL
 Merci Graham Bell. Grâce à lui, grâce à ce téléphone qu’il a inventé il y a 125 ans, la cote d’amour du président de la République Émile Lahoud – elle en avait bien besoin – a fait un beau bond dans le cœur des Libanais. Dans celui, surtout, des mamans des p’tit gars qui croupissent dans les prisons syriennes depuis des lustres, jugés ou pas. Émile Lahoud a...