Une commémoration dédiée à Constantin Zreik

C’est à l’Assembly Hall que s’est déroulée hier la cérémonie de commémoration annuelle de la fondation de l’AUB, il y a 134 ans. Elle a été dédiée à la mémoire du professeur Constantin Zreik. À cette occasion, M. John Waterbury, président de l’AUB, Mme Houda Zreik, doyenne de la faculté des sciences de la santé et fille de Constantin Zreik et M. Ghassan Tuéni, membre du conseil des anciens de l’université, ont pris la parole. Plusieurs personnalités politiques étaient présentes à cette cérémonie, dont notamment M. Karam Karam, ministre du Tourisme. M. Waterbury a souligné dans son discours la profonde simplicité et modestie de ce grand homme que fut Constantin Zreik, qui a été, entre autres, président de l’AUB entre 1954 et 1957 et qui possédait «la souplesse intellectuelle du chercheur, l’engagement du fonctionnaire et la sagesse du philosophe». Mme Zreik a tenté de comprendre la signification du virage opéré par son père alors qu’il était toujours étudiant et qui, après deux années de génie, a choisi de s’orienter vers l’histoire. Elle en a déduit le besoin de création et de production intellectuelle, et non seulement matérielle, qui se fait de plus en plus pressant à notre époque. M. Tuéni, qui a été l’élève de M. Zreik, a cherché à faire ressurgir, le temps d’un discours, l’héritage de son professeur. Il a rappelé que ce dernier accordait une importance cruciale à l’histoire, mémoire des hommes. Dans le cadre d’une lutte de plus en plus soutenue entre l’invasion de la technique et la sauvegarde du patrimoine humain, alors que la dégénérescence de l’intellectuel arabe de plus en plus soumis aux contraintes extérieures se confirme, M. Tuéni a appelé les jeunes à réagir et, reprenant l’expression de M. Zreik, à faire preuve d’une «résistance personnelle» pour pouvoir créer un nouvel homme libanais et arabe. Cela ne peut avoir lieu que grâce à la «libéralisation personnelle» qui permettra à tout individu de s’engager dans la lutte pour l’obtention de toutes les autres libertés. Cette cérémonie a été marquée par une grande participation du corps professoral et estudiantin, notamment en raison de l’annonce qui a été faite, en début de séance, du nom de la gagnante du concours organisé à l’intention des étudiants. Ce concours avait pour thème : «L’héritage politique et intellectuel de Constantin Zreik». Mlle Samia Halabi, étudiante en gestion et lauréate du concours, a lu le texte qui a emporté l’adhésion du jury. J. L.