DOCUMENTAIRE - Un très beau film, ce soir au Monnot « Beyrouth…Points de vue », de Hady Zaccak, la ville de tous et de chacun

Projection du documentaire Beyrouth…Points de vue de Hady Zaccak, ce soir, vendredi 1er décembre, 19h, au Théâtre Monnot. Un très beau film de 32 minutes, en arabe parlé, – coproduit par Hady Zaccak et Filmworks- Beirut –, qui mérite d’être vu. Hady Zaccak est fasciné par le charme de Beyrouth et ses contradictions. Depuis que la guerre a pris fin, la ville ne cesse de se transformer. Caméra au poing, il mène une enquête sur Beyrouth et interroge cinq artistes de différentes générations qui la connaissent bien : Jalal Khoury, homme de théâtre qui a rendu hommage au Beyrouth de l’avant-guerre dans sa pièce Rizkallah ya Beyrouth ; Borhane Alaouiyé, cinéatse qui retrouve les lieux où il a filmé sa rencontre avec Beyrouth en pleine guerre dans Beyrouth, la rencontre ; Ahmad Kaabour, musicien qui a chanté Beyrouth et qui visite la maison de son enfance ; Hratch Tokatlian, photographe, qui fait un tour avec Hady Zaccak au centre-ville qu’ils avaient filmé à la fin de la guerre, et enfin Maya el-Hage qui peint dans ses toiles le Beyrouth d’aujourd’hui. «Cinq “témoins” parmi tant d’autres que j’admire», dit-il. Hady Zaccak n’aime pas le bavardage. Il dit juste ce qu’il faut, comme il le faut, c’est-à-dire sans démesure ni excès. Le texte est poétique, nostalgique, réaliste aussi. Il ne fait jamais double emploi avec les images. Le réalisateur s’efface dès qu’il le peut, pour laisser parler la ville et les autres, l’un après l’autre. L’objectif devient leur regard. Le film est tout en aller-retour entre passé et présent et s’appuie sur une belle bande sonore. Beyrouth mémoire, Beyrouth étrangère et à la fois si familière, Beyrouth façades, Beyrouth blessures, Beyrouth humaine, Beyrouth femme… On entre de plain-pied dans Beyrouth… Points de vue pour en ressortir la gorge nouée et la tête pleine d’images, avec l’envie de revendiquer tout haut notre appartenance à cette ville bien-aimée et multiple, à laquelle Zaccak rend là un superbe hommage, tout en mesure.