Sfeir : Les initiatives de Berry et de Boutros sont positives

Le patriarche maronite Nasrallah Sfeir a qualifié hier de «positives» les récentes initiatives du chef du Législatif Nabih Berry et de l’ancien ministre Fouad Boutros visant à jeter les bases d’un dialogue entre Bkerké et Damas. Commentant devant ses visiteurs le dossier de la présence syrienne et les démarches de bons offices effectuées sur ce plan, le patriarche Sfeir a souligné que les initiatives de MM. Berry et Boutros «ont pour but de consolider et de clarifier les relations entre le Liban et la Syrie et sont bonnes pour les deux pays». Le patriarche maronite a tenu ces propos en prenant bien soin de préciser que son interview publiée hier par le quotidien français Libération avait été accordée il y a près de deux mois, en l’occurrence avant que MM. Berry et Boutros n’entreprennent leur initiative. Dans cette interview, le cardinal Sfeir a affirmé que le Liban «est menacé de disparition par la présence militaire syrienne, qui perdure contre la volonté des Libanais». «La situation est désormais intenable (...). Le Liban n’est ni indépendant, ni souverain. Il ne jouit d’aucune liberté de décision. Rien ne s’y fait sans l’aval syrien. Tout se passe comme si le Liban n’existait pas», a-t-il ajouté. «La tutelle syrienne a largement contribué à la crise économique sans précédent qui frappe le pays», a insisté le patriarche maronite, qui a lancé un appel à l’Onu pour que soit «enfin appliquée» la résolution 520 du Conseil de sécurité (prise en 1982) sur le retrait des troupes étrangères du Liban. «S’il n’est pas déclaré, le consensus entre chrétiens et musulmans existe au niveau populaire, a déclaré le cardinal Sfeir. Des Libanais de toutes confessions disent tout bas ce que je dis tout haut». «La présence des troupes syriennes en dehors de la vallée de la Békaa est devenue illégale en 1992, date à laquelle elles auraient dû se redéployer sur cette région selon l’accord de Taëf», a-t-il déclaré.