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Actualités - CHRONOLOGIE

Le ministre de l’Information évoque de « nombreux abus » au sein de la BDL Aridi : La volonté de changer le gouvernement ne suffit pas

À en croire le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, le débat au Parlement concernant le projet de budget 2003 ne sera pas de tout repos pour le gouvernement. S’attend-il pour autant à la formation d’un nouveau cabinet au début de l’année prochaine ? Pas nécessairement car, selon lui, « la volonté de changer le gouvernement n’est pas suffisante à elle seule. (...) Un accord entre deux présidents ne permet pas à lui seul de procéder à un remaniement ministériel », ajoute M. Aridi. Dans une interview accordée samedi à la Voix du Liban, le ministre de l’Information a encore précisé à ce sujet : « Le problème est que les présidents ne se sont pas encore entendus sur la composition du nouveau cabinet. À mon avis, a-t-il ajouté, si le but du changement est de remédier de manière plus efficace aux problèmes des gens et de faire face aux grands défis politiques qui s’annoncent, nous devons assurer une plus grande représentativité politique au sein de cette institution ». Selon M. Aridi, une telle initiative suppose l’adoption de deux mesures fondamentales : « Réclamer d’abord des comptes aux ministres qui ont mal assumé leur fonction pour éviter une réédition des mêmes erreurs et former, d’autre part, un meilleur gouvernement afin que les gens ne se mettent pas à regretter le précédent. » Joumblatt ne veut pas de maroquin En réponse à une question, le porte-parole du Conseil des ministres a plus ou moins écarté la possibilité d’une participation du chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, à un nouveau gouvernement. Selon lui, en effet, « M. Joumblatt refuse de partager la responsabilité de décisions auxquelles il n’aurait pas souscrit ou contribué. Cet homme est arrivé à un point où il se demande où nous allons et comment nous pouvons continuer à ce rythme », a précisé M. Aridi. Au sujet du projet de budget, le ministre interviewé a notamment refusé d’imputer au seul président Hariri la responsabilité du problème et du débat. « En effet, nous assumons tous la responsabilité » de ce projet, a indiqué M. Aridi. À la question de savoir si le prélèvement d’un impôt de 5 % sur la pension de retraite était légal ou non, il a précisé qu’après une série de réunions avec le Premier ministre Hariri, puis avec d’autres groupes de députés, le Rassemblement démocratique se retrouverait le 2 janvier pour faire le point sur la question. « Une autre réunion (du bloc) devrait avoir lieu aussi avant la réunion de la commission des Finances, le 7 janvier. Nous devons parvenir d’ici là à une vision commune qui serait adoptée par tous les membres du bloc », a-t-il précisé. Interrogé sur la réunion de Paris II, M. Aridi a affirmé, d’autre part, que « Dieu a donné au Liban un Premier ministre comme Rafic Hariri, malgré tout le mal que certains disent de lui ». Et de poursuivre : « De fait, cet homme entretient de bonnes relations sur les plans arabe et international qu’il exploite dans l’intérêt du pays. En outre, son entente avec le président de la République a créé un climat serein favorable au Liban. » Aux yeux du ministre de l’Information, il est évident par ailleurs que les présidents français et syrien, Jacques Chirac et Bachar el-Assad, ont joué « un rôle fondamental » dans la préparation de la conférence de Paris II, M. Hariri constituant, selon lui, « le moteur de l’opération ». « Je ne me tairai pas » M. Aridi a toutefois critiqué l’accord que le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, a conclu avec les banques libanaises, déclarant à ce sujet : « Après Paris II, nous avons entendu parler d’une baisse probable des taux d’intérêt. Sur ce, nous avons été surpris par l’accord conclu entre les banques et la BDL. La publicité faite autour de cette affaire a donné l’impression que les banques étaient des associations de bienfaisance qui ont fait une donation d’environ un milliard de dollars pour combler le déficit budgétaire. Les gens ont aussi espéré que les intérêts allaient commencer à baisser. Or, a affirmé M. Aridi, la vérité est tout autre. » Selon lui, en effet, « quelque temps plus tard nous avons évoqué l’existence de bons du Trésor émis au bénéfice de certaines institutions financières à des taux allant de 16 à 20 %. Je détiens des preuves écrites à ce sujet, et j’attends que les responsables corrigent ces informations s’il y a lieu », a déclaré le ministre avant d’ajouter : « J’ai eu vent de sanctions que la Banque centrale compterait prendre à l’encontre de certains fonctionnaires accusés de m’avoir communiqué ces informations. Si ces sanctions sont prises, je ne me tairai pas, et je ferai beaucoup plus de révélations concernant la BDL. » M. Aridi fait état dans ce cadre de « nombreux abus » au sein de la Banque centrale. « Je n’ai aucun problème à en discuter, et si je me trompe, j’irai personnellement présenter mes excuses au gouverneur », a-t-il conclu.
À en croire le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, le débat au Parlement concernant le projet de budget 2003 ne sera pas de tout repos pour le gouvernement. S’attend-il pour autant à la formation d’un nouveau cabinet au début de l’année prochaine ? Pas nécessairement car, selon lui, « la volonté de changer le gouvernement n’est pas suffisante à elle seule. (...)...