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Actualités - OPINION

Vie politique - Un envoyé syrien pourrait rencontrer le cardinal Sfeir Concertations ouatées pour un contact discret Damas-Bkerké

Loin des feux de la rampe, d’importantes personnalités effectuent des démarches pressantes pour organiser la visite à Bkerké d’un émissaire du président Bachar el-Assad. Afin de recueillir l’avis du patriarche Sfeir sur tous les problèmes de l’heure. Et de voir ensuite comment faire pour dissiper les appréhensions chrétiennes. Selon ces conciliateurs, en effet, la Syrie doit être équidistante de toutes les parties libanaises, qu’elle doit d’ailleurs encourager à s’entendre entre elles. Car c’est d’un Liban uni et solidaire qu’elle peut espérer le meilleur des appuis. Au stade actuel, force est de constater, poursuivent les mêmes sources, que les efforts déployés par de multiples pôles libanais pour rapprocher les points de vue entre Bkerké et Damas se sont soldés par autant d’échecs. Soit parce que, parmi ceux qui se chargeaient de telles missions il y en avait qui poursuivaient de vains objectifs personnels. Soit encore parce que certaines parties, qui n’ont pas intérêt à voir Damas et Bkerké s’accorder, se sont ingéniées à torpiller les résultats des navettes les plus relevées. Quoi qu’il en soit, selon les médiateurs actuels, si cela n’a pas marché dans le sens libano-syrien, il faut tenter la voie inverse. C’est pourquoi leur idée est de faire venir à Bkerké un envoyé syrien. Damas prendrait donc lui-même en charge, directement, ce dialogue que les hommes politiques libanais n’ont pu tisser. Ce premier contact, ajoutent-ils, devrait se faire dans la plus grande discrétion, pour éviter un brouillage radio parasitaire. Autrement dit, pour éviter qu’il ne se trouve dénaturé à cause de diverses exploitations politiques ou médiatiques dues aux innombrables joueurs locaux. Si les premiers échanges sont bons, si des progrès sont accomplis par la suite, alors on rendrait le processus public et on l’officialiserait. Les sources citées se montrent en tout cas résolument optimistes. À leur avis, le rôle national de Bkerké va être d’abord certifié, dans la mesure où le patriarcat accepte de mettre de côté la question de la présence militaire syrienne, gel casuistique justifié par les dangers de la conjoncture régionale. Dominée comme on sait autant par la perspective d’une frappe US en Irak que par les visées bellicistes sharoniennes qui, à un moment ou à un autre, peuvent se tourner contre le Liban et la Syrie. Une fois le contentieux de la présence militaire syrienne éludé, il deviendrait facile, soulignent ces sources, de traiter les litiges relatifs aux affaires intérieures libanaises. Un accord éventuel serait généralisé et la Syrie ne paraîtrait plus comme ayant une partie avec elle et une autre contre elle. Dans le même sens, aucune frange ne prendrait plus avantage sur l’autre grâce à la faveur syrienne. Les relations bilatérales, ainsi normalisées, deviendraient authentiquement privilégiées, fondées sur la promotion des intérêts communs, dans un respect mutuel. Cela se traduirait en particulier au niveau des élections législatives, qui sont l’essence même de la vie politique intérieure. Et qui deviendraient libres, démocratiques, sans parachutages ni découpages discriminatoires. Les mêmes médiateurs croient pouvoir affirmer que la Syrie refuse que les chrétiens libanais soient écrasés, comme le voudraient certains. Ils ajoutent qu’elle cherche à se gagner ce camp par un dialogue transparent et franc. Ces sources relèvent qu’un accord est tout à fait possible. En effet, rappellent-elles, le patriarche Sfeir a bien précisé qu’il y a moins lieu de se plaindre de la présence militaire syrienne que de l’immixtion dans les affaires libanaises intérieures. Or, soulignent ces pôles, le président Assad a clairement fait savoir qu’il souhaite lui-même voir ce point précis traité, pour une correction de trajectoire épurant les relations bilatérales. Afin qu’elles deviennent vraiment privilégiées et acceptées par tous les Libanais. Ces rapports améliorés, cette tandémisation peaufinée, se traduiraient par une ligne diplomatique et défensive commune ; et une application des protocoles conclus dans les domaines économique, agricole, industriel, pédagogique, médiatique, culturel et sécuritaire. Par contre, il n’y aurait plus d’intervention dans les élections ni dans les nominations. Les Libanais en décideraient seuls. En se dotant d’une autorité représentative, Parlement et gouvernement confondus, grâce à un code électoral équilibré et juste. Dans un cadre de saine coexistence nationale. Émile KHOURY
Loin des feux de la rampe, d’importantes personnalités effectuent des démarches pressantes pour organiser la visite à Bkerké d’un émissaire du président Bachar el-Assad. Afin de recueillir l’avis du patriarche Sfeir sur tous les problèmes de l’heure. Et de voir ensuite comment faire pour dissiper les appréhensions chrétiennes. Selon ces conciliateurs, en effet, la...