Affaire Slim - Battle chez Lahoud et Hariri, et l’ambassade publie un communiqué rappelant les priorités US Des députés dénoncent la « séquestration » des deux sœurs et la « violation de la souveraineté » du Liban

L’affaire des sœurs Jenny et Jamie Slim – les deux adolescentes américaines qui se sont réfugiées au siège de l’ambassade US après qu’elles eurent été refoulées de l’AIB et empêchées de voyager pour rejoindre leur mère – continue, en créant force remous, d’occuper les journées de l’ambassadeur Vincent Battle. Qui a été reçu hier à Baabda par le chef de l’État, Émile Lahoud, avec lequel il a évoqué la position de son pays par rapport à l’affaire des deux sœurs et effectué un large tour d’horizon des relations bilatérales. L’ambassadeur Battle a ensuite été reçu par le Premier ministre, Rafic Hariri, à Koraytem. Cela après que l’ambassade eut publié un communiqué, précisant qu’elle refusait de commenter les articles parus ces deux derniers jours dans la presse au sujet des deux adolescentes prisonnières volontaires à Awkar. Parce que, explique le communiqué, « c’est un sujet délicat, et que les intérêts de deux mineures sont en jeu ». Ajoutant que la priorité des États-Unis est de s’occuper des trois enfants Slim, « qui sont trois citoyennes américaines. Et l’Administration US assume avec beaucoup de sérieux ses responsabiltiés en ce qui concerne la protection de ses citoyens à l’étranger. Nous sommes persuadés que le retour des enfants à la garde de leur mère leur serait très bénéfique », souligne également le communiqué. Pour sa part, le député Marwan Farès, président de la commission parlementaire des droits de l’homme, a estimé que la « séquestration des filles Slim dans l’enceinte de l’ambassade US est une violation des droits de l’homme, et de la souveraineté libanaise ». Appelant le gouvernement à enquêter dans cette affaire, et la justice à se prononcer, en ramenant les filles au domicile de leur père, « qui est leur tuteur légal ». Quant à la commission parlementaire de la Femme et de l’Enfant, elle s’est réunie hier en présence des députés Ghounwa Jalloul, Ali Ammar, Fayçal Daoud, Marwan Farès, Sami Khatib, Mahmoud Abou-Hamdane, Serge TerSarkissian, d’un représentant du ministère de l’Intérieur, et sous la présidence de Nayla Moawad. Qui a également évoqué une « séquestration qui est en train de se pourusivre, et d’une volonté de faire voyager les deux sœurs d’une façon illégale hors du Liban, et malgré le refus paternel ». Estimant également que cette séquestration par l’ambassade US constitue « une grave violation de la souveraineté libanaise », elle a appelé les autorités concernées à agir rapidement. La commission se réunira lundi en présence de représentants des ministères des Affaires étrangères et de la Justice. Le député Ali Ammar a, pour sa part, parlé de « piraterie exercée par l’ambassade américaine, qui prétend chaque jour être soucieuse des droits de l’homme, des libertés publiques et de la démocratie. Alors qu’elle s’est employée, par les bons soins de sa milice sécuritaire, et parce qu’elle est gérée par une mentalité milicienne, à attirer deux filles mineures et les séquestrer dans l’enceinte de l’ambassade ». Rappelons que la semaine dernière, le père de Jenny et de Jamie Slim avait porté plainte contre X après que ses filles eurent été emmenées à l’ambassade des États-Unis par des membres du personnel de la chancellerie, depuis l’aéroport de Beyrouth.