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Actualités - REPORTAGE

CORRESPONDANCE Un dessin de Michel-Ange découvert à New York dans une chambre de bonne(photos)

WASHINGTON-Irène MOSALLI «Une telle découverte n’arrive qu’une fois dans la vie d’un musée. Et encore, cela se passe souvent dans les contes pour enfants.» Celui qui s’exprime ainsi se nomme sir Timothy Clifford et il vient de faire une trouvaille de taille: un dessin de Michel-Ange qui n’était pas signé et qui n’avait pas été identifié comme tel jusqu’à présent. Clifford, un spécialiste anglais de la Renaissance italienne, passait une année sabbatique au musée Cooper-Hewitt à New York qui possède l’une des plus importantes collections de dessins et de lithographies ayant trait à des objets décoratifs (lampes, bougeoirs, salières et autres objets fonctionnels). Il tombe un jour sur une boîte placée dans ce qui était une chambre de bonne et ainsi libellée : « Dessins par des artistes inconnus ». Cette « révélation » a été faite lors d’une rencontre avec la presse organisée par le musée qui relève de la Smithsonian Institution, sise à Washington. Intrigué, Clifford examine les cartons un à un. Puis il s’exclame : «Mon Dieu, ça c’est un Michel-Ange!» Il avait entre les mains un dessin représentant le pied d’un chandelier qui n’avait pas été achevé et qui ne comportait aucune signature. Jusqu’à présent, on avait cru que son auteur était un artiste de la Renaissance italienne, Perion del Vaga (1501-1547), connu pour sa profusion de dessins d’objets décoratifs. Ce qui n’était pas le cas de Michel-Ange. Acheté à 60 dollars et valant aujourd’hui 12 millions de dollars Sir Timothy Clifford a cependant reconnu de suite la marque de ce dernier. Ce qui ne l’a pas empêché de soumettre l’œuvre à d’autres experts en la matière qui ont confirmé son identification. Il s’agit du directeur du département de dessins et d’imprimés du Metropolitan Museum à New York, du directeur des collections du musée J. Paul Getty à Los Angeles, d’un responsable du Courtaud Institute of Art à Londres et d’un professeur d’histoire de l’Université de Cambridge. Le dessin provient d’une vente aux enchères effectuée par Sotheby’s à Londres en 1921 et portant sur la collection d’objets d’art du Britannique lord Amherst of Hackney. En 1942, le musée Cooper-Hewitt l’a acquis en tant qu’« œuvre d’art italienne exécutée entre 1530-1540 ». Il faisait partie d’un lot de cinq dessins pour lesquels il avait déboursé 60 dollars. Aujourd’hui, le dessin de Michel-Ange est estimé à lui seul à 12 millions de dollars. En ce moment, le Chandelier de Michel-Ange est exposé au musée Cooper-Hewitt. Le dessin (25cm x 42 cm) inachevé montre que ce chandelier devait avoir sept branches. On pense qu’il aurait été conçu pour orner une tombe des Médicis. En 1524, le pape Clément VII avait commandité la construction d’une chapelle funéraire et il avait reçu plusieurs propositions, mais ce projet avait été abandonné trois ans plus tard. «Vous reconnaissez Michel-Ange comme vous reconnaissez un ami, dit Timothy Clifford. Si vous avez un bon ami et que vous le rencontrez dans la rue, vous vous comprenez par un simple signe de la main. C’est pareil lorsque l’on tombe sur un Michel-Ange.»
WASHINGTON-Irène MOSALLI «Une telle découverte n’arrive qu’une fois dans la vie d’un musée. Et encore, cela se passe souvent dans les contes pour enfants.» Celui qui s’exprime ainsi se nomme sir Timothy Clifford et il vient de faire une trouvaille de taille: un dessin de Michel-Ange qui n’était pas signé et qui n’avait pas été identifié comme tel jusqu’à...