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Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - Pleins feux sur l’espace Nagi Asfar Ottomans, perses, moghols et hispano-mauresques : si seulement les objets pouvaient parler !(photos)

Dans un Beyrouth au dynamisme exacerbé, on ne sait plus où donner de la tête. Les manifestations, une spirale qui tourne et tourne, livrent le pays à toutes les tentations. Et Nagi Asfar n’est pas en reste. Dans son espace, rue Tobagi, quartier Sursock, il met en scène une débauche d’ottomans, de perses, de moghols, d’hispano-mauresques, incrustés de mille et une histoires, et flirte outrageusement avec des icônes. Pour cet expert, la très belle collection d’art islamique qu’il intitule «Oriental art décorative» est le cheminement d’une longue passion qui remonte à trois générations (1890). Attrapé par le virus, il est lui -même en piste depuis 32 ans, et combine trois inclinations : plaisir de la belle ouvrage, intérêt pour l’histoire, fascination de l’objet. Il en a amassé une belle quantité sur les marchés internationaux et en Asie centrale, son Eldorado . Les trésors qui seront exposés à partir de demain jeudi 12 décembre déroulent des images de beauté comme d’abondance. On flashe pour la ceinture d’apparat, dont une similaire est exposée au musée Bénaki, à Athènes. Pour la cage à oiseau en argent, ivoire et perles colorées. Pour le jeu de trictrac où les ciselures, intriquées de nacre et de divers essence de bois, ressemblent à de la dentelle. La chibouque ou la pipe turque à long tuyau en bois d’ébène filigrané d’argent. Le porte-document laqué (Cachemire). Le pied d’un narguilé en marbre rehaussé d’or. Le grand plateau «Koftgari» entièrement décoré de délicats motifs floraux et gravé à l’or (indo-persan, 1850). De même, le grand panneau « tawki », en bois brun, représentant un lion en calligraphie pictographique zoomorphe (ottoman, XIXe siècle), n’a rien à envier à la lampe de suspension tronconique décorée d’inscriptions coufiques (Espagne, fin XVIIIe). Si seulement les objets étaient doués de paroles! Que d’histoires passionnantes ils auraient raconté sur les « firman», les «tourra», la paire de moucharabieh superbement ouvragée, ou encore sur le porte- étendard et l’armure en bronze doré à la feuille (Asie centrale) qui supportent fièrement leur bicentenaire passé. Au menu également, trois cartes géographiques dont l’une, datant de 1615, déroule la mosaïque Perse – Géorgie – La Natolie – Egipte – Arabis (ainsi orthographiées). À côté, des hommes enturbannés (fusain), montent la garde devant deux gouaches provenant du livre de prières «Dala’il al-khayrat», Cachemire fin XVIIIe). Elles représentent, d’un trait à la fois si ténu et si savant, si elliptique et si sophistiqué, La Mecque et al- Ka’ba, la ville de Médine avec le mausolée du Prophète et les tombeaux des califes Abou-Bakr et Osman. Enfin, les textiles. Points de mire et d’éclats. Qu’ils soient ottomans ou asiatiques, tentures murales ou tapis d’été, des «Suzanni» (XVIIIe siècle), des «sarma» aux fils or tissés, en lin, en soie et brocart, ils étalent un lacis luxuriant de motifs floraux. Pas un centimètre qui ne soit somptueusement brodé ou qui n’ait sa beauté en propre. Ils dessinent des paysages aussi splendides que surprenants . À voir de plus près, rue Tobagi. À partir du jeudi 12 . M.M.
Dans un Beyrouth au dynamisme exacerbé, on ne sait plus où donner de la tête. Les manifestations, une spirale qui tourne et tourne, livrent le pays à toutes les tentations. Et Nagi Asfar n’est pas en reste. Dans son espace, rue Tobagi, quartier Sursock, il met en scène une débauche d’ottomans, de perses, de moghols, d’hispano-mauresques, incrustés de mille et une ...