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Actualités - REPORTAGE

CORRESPONDANCE - Hommages en série au Sénat Victor Hugo, témoin et acteur de son siècle(photos)

Paris - De Mirèse AKAR Un colloque international sur « L’exil et la tolérance » vient de clôturer en beauté au Sénat les célébrations du bicentenaire de la naissance de Victor Hugo. La Chambre haute, où son buste trône dans un Salon Victor Hugo, a d’ailleurs multiplié ces derniers mois les manifestations en hommage à l’auteur de La légende des siècles : voyage d’élus à Jersey et Guernesey, expositions de photographies géantes sur les grilles du Luxembourg, tout cela précédé, le 20 février dernier, par une séance solennelle dans l’Hémicycle et la publication d’une remarquable plaquette illustrée récapitulant la double carrière d’écrivain et d’homme politique de celui qui siégea par deux fois dans ce lieu : comme pair de France (de 1845 à 1848), puis comme sénateur (de 1876 à 1885). Le suffrage universel Dans son avant-propos, Christian Poncelet y insiste : Victor Hugo ne se contenta pas d’élaborer une œuvre immense, mais eut à cœur de se frotter au suffrage universel. Pour lui, « c’est l’honneur du Sénat de rappeler qu’il fut l’un des siens et de relayer vers les jeunes générations les valeurs fortes de son message ». Détail piquant : durant son exil de 14 ans entamé en 1852 lorsqu’il fut proscrit par un décret de Louis-Napoléon Bonaparte, Hugo avait appelé son chien Sénat ! Mais c’était pour railler une Chambre aux ordres de l’Empereur, sans rapport aucun avec celui de la IIIe République, mis en place en 1876 et où il fait – dans Choses vues – le récit de son élection, le 30 janvier de la même année. Il croyait profondément à la nécessité d’une autorité morale représentée par une Chambre haute où il rêvait de voir débattre « de grands écrivains, de grands artistes et de grands savants » et qui aurait donc été en partie formée par la réunion des 5 académies, à condition que leurs membres fussent désignés au suffrage universel. Ce mode de scrutin fut justement l’une des multiples causes pour lesquelles il milita, lui qui assignait à son siècle la mission « d’achever la révolution française et de commencer la révolution humaine ». Il défendit avec la même passion les droits de la femme et de l’enfant, l’instruction gratuite et obligatoire pour tous, la liberté d’expression, l’abolition de l’esclavage et l’amnistie, alors qu’il avait refusé pour lui-même, en 1859, celle que lui accordait Napoléon III. Récusant l’expédition de celui-ci au Mexique, il avait apporté son soutien aux natifs du pays qui le combattirent, et, contre l’Espagne, il avait pris le parti des révoltés de Cuba. Visionnaire S’il avait été royaliste en 1818, royaliste libéral en 1824, libéral en 1827, il était devenu, à partir de 1849, libéral, socialiste, démocrate et républicain. Mais il sut également être visionnaire. Cette même année 1849, au congrès international pour la paix placé sous sa présidence, il se prononça pour des États unis d’Europe, devant préfigurer pour lui une République universelle. En 1855, dans Actes et paroles, avec près d’un siècle et demi d’avance sur sa mise en circulation, il lança l’idée d’une monnaie unique européenne ! Mais c’est, dirait-on, un tout autre homme qui, dans une lettre de 1881 à son ami le préfet de la Seine, plaide pour le maintien du nom de la rue des Feuillantines, qu’il croyait menacé. Ayant quitté Besançon, sa mère était venue s’y installer en 1809, alors qu’il avait sept ans. Le Marius des Misérables allait y échafauder quelques rêves à la veille de la révolution de 1848, et les condamnés de la Commune allaient y être fusillés. Victor Hugo resta toute sa vie fidèle au Quartier Latin où le jardin du Luxembourg figure une sorte de carrefour obligé. C’est là qu’aura lieu, toujours dans Les Misérables, la rencontre entre Cosette, Marius et Jean Valjean. Et ce n’est pas la seule allusion à ce lieu, propriété du Sénat, qu’on trouve dans son œuvre.
Paris - De Mirèse AKAR Un colloque international sur « L’exil et la tolérance » vient de clôturer en beauté au Sénat les célébrations du bicentenaire de la naissance de Victor Hugo. La Chambre haute, où son buste trône dans un Salon Victor Hugo, a d’ailleurs multiplié ces derniers mois les manifestations en hommage à l’auteur de La légende des siècles : voyage...