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Actualités - CHRONOLOGIE

Irak - La déclaration sur les armes portera sur des activités non prohibées, annonce un haut responsable Bagdad critique les inspecteurs, Washington et Londres font monter la pression

L’Irak a critiqué hier les experts de l’Onu pour la première fois depuis la reprise des inspections le 27 novembre, alors que Washington se félicitait d’avoir rassemblé « une puissante coalition » pour le cas d’une guerre contre l’Irak. L’inspection mardi d’un palais du président Saddam Hussein à Bagdad était « injustifiée et non nécessaire » et n’avait pour objectif que de « provoquer l’Irak », a estimé le chef de l’organisme national de contrôle irakien, Hossam Mohammed Amine, contrepartie des experts onusiens. Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères irakien s’était auparavant demandé si la visite du palais al-Sejoud constituait « le début des mauvaises manières » et un retour à la tension qui régnait entre Bagdad et l’Unscom, l’ancienne mission de l’Onu en Irak, insinuant que les experts ont pu espionner. L’inspection de ce palais était la première visite d’un site présidentiel, jugé « sensible », rendue possible par la résolution 1441 qui donne aux experts de l’Onu un accès immédiat à tous les sites irakiens. Peu après les critiques de Bagdad, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont une nouvelle fois fait monter la pression sur l’Irak. Le président américain George W. Bush a sommé Bagdad de supprimer ses armes de destruction massive et jugé que Saddam Hussein ne semblait pas « désireux de respecter » les injonctions de l’Onu. George Bush a refusé de se prononcer sur la coopération de Bagdad avec les inspecteurs – saluée mardi par le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan –, en estimant que seul « le temps le dira ». Le numéro deux du Pentagone, Paul Wolfowitz, a mis en garde l’Irak contre les conséquences « majeures » qu’entraînerait « une déclaration malhonnête » sur les armes de destruction massive de l’Irak et averti que les États-Unis avaient réuni « une puissante coalition » au cas où il faudrait désarmer l’Irak par la force. Le ministre britannique des Affaires étrangères, Jack Straw, a, lui, pressé Saddam Hussein « d’avouer, de dire la vérité » sur ses armes de destruction massive, « dernière chance » pour résoudre la crise pacifiquement. « Il doit dire la vérité, et la vérité est que l’Irak a disposé et dispose toujours d’armes de destruction massive », a martelé Jack Straw sur la chaîne qatariote al-Jazira. Bagdad, qui compte remettre samedi une déclaration sur ses programmes d’armement, conformément à la résolution 1441, a fermement démenti détenir encore des armes de destruction massive : l’Irak n’en possède plus, a réaffirmé hier un haut responsable irakien. La déclaration portera sur des activités biologiques, nucléaires et chimiques non prohibées et sur la fabrication de missiles conduite durant l’absence des inspecteurs (1998-2002), a souligné ce responsable. Les experts mettent en lieu sûr des obus de gaz moutarde Hier, les inspecteurs de l’Onu ont visité des installations abandonnées à al-Muthanna, au nord de Bagdad, qui étaient liées avant la guerre du Golfe (1991) au programme nucléaire, chimique et biologique irakien. Des experts ont passé plus de quatre heures sur le site d’al-Muthanna, qui, délaissé depuis 1994, « ressemble à la lune », et ont mis en lieu sûr dans un endroit du site des obus de gaz moutarde entreposés là par l’Unscom après leur découverte en 1998, a indiqué le chef de la mission, Dimitri Perricos. Ces obus seront, selon lui, détruits ultérieurement. Une autre équipe d’inspecteurs a visité pendant près de cinq heures le centre de recherche nucléaire d’al-Tuwaitha, à une vingtaine de kilomètres au sud de Bagdad, qui était le principal centre de recherche nucléaire en Irak et produisait de l’uranium enrichi. Un de ses réacteurs (Osirak) avait été bombardé et détruit par l’aviation israélienne en juin 1981. Les échantillons d’air, d’eau et de terre prélevés seront analysés « sous quinzaine » et les premiers résultats « devraient être disponibles d’ici au 27 janvier », a indiqué un porte-parole de l’Onu mercredi à Vienne. Face aux menaces américano-britanniques, la Russie et l’Inde ont averti hier qu’ils étaient fermement opposés à « l’usage unilatéral de la force (en Irak), en violation de la Charte des Nations unies, ainsi qu’à l’ingérence dans les affaires intérieures d’autres États ». Selon le Pentagone, des avions de la coalition américano-britannique ont bombardé hier des défenses antiaériennes irakiennes dans la zone d’exclusion aérienne du nord de l’Irak. Les appareils avaient décollé de la base turque d’Incirlik. À Washington, quelque 25 à 30 cadres irakiens ont planché lundi et mardi sur une série de projets destinés à « reconstruire l’Irak post-Saddam ». Ce programme, baptisé « l’avenir de l’Irak », est discrètement chapeauté par le département d’État en vue d’un possible renversement de régime à Bagdad.
L’Irak a critiqué hier les experts de l’Onu pour la première fois depuis la reprise des inspections le 27 novembre, alors que Washington se félicitait d’avoir rassemblé « une puissante coalition » pour le cas d’une guerre contre l’Irak. L’inspection mardi d’un palais du président Saddam Hussein à Bagdad était « injustifiée et non nécessaire » et n’avait pour objectif...