FESTIVAL DU CINÉMA EUROPÉEN - « L’auberge espagnole », de Cédric Klapisch Le dialogue des cultures à l’européenne

L’auberge espagnole ? Mouais. Mignonnet, comme film. Si Friends est votre série culte, vous y trouverez alors largement votre compte. Mais dans le dernier opus du réalisateur français Cédric Klapisch, les colocataires sont chacun d’une nationalité européenne différente. Ils sont huit et ils se retrouvent à partager un même appartement à Barcelone pour cause d’études universitaires (et pour cause de loyer exorbitant), dans le cadre d’un programme européen intitulé « Erasmus ». Imaginez un peu une ville cosmopolite, ensoleillée, des plages partout, des gens qui savent faire la fête et des dîners qui commencent à 22h. Close-up. Xavier (Romain Duris) est en quelque sorte le personnage principal du film. C’est lui le narrateur. Mi-niais, mi-cool, c’est le genre qui ferait un très bon ami, aussi le type qui crie « Ta gueule ! » à sa mère quand elle l’agace un peu et c’est aussi le chanceux à qui une amie lesbienne explique tous les secrets du plaisir féminin. Ce séjour va donc lui faire découvrir la vie. L’auberge espagnole c’est, selon le dictionnaire, un endroit où chacun trouve ce qu’il y apporte. Tout comme le frigo de l’appartement. Il paraît que Klapisch a eu le bonheur de voir sa sœur vivre en Espagne dans une maison partagée par d’autres étudiants européens. Le bordel était tel, la confusion des langues et des cultures si fortes qu’il a décidé d’en faire un film. Il s’est aussi amusé à profiter au maximum des fonctions de sa caméra numérique. Combinées aux délires des personnages et des situations, cela donne un fouillis proche de la caricature. Bref, c’est l’année dont rêve tout étudiant, ou même toute personne normalement constituée psychologiquement. À la sortie du film, nous (les spectateurs) devions avoir l’air tellement béats que les cinéphiles émergeant de l’autre salle voulaient eux aussi participer à une expérience similaire. CQFD : les voyages forment la jeunesse. « Erasmus », cela s’applique aussi aux étudiants libanais ? M.G.H.