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Actualités - CHRONOLOGIE

Éducation nationale - 80 000 enseignants du privé et du public en grève Les écoles et l’Université libanaise en congé forcé aujourd’hui(photo)

Toutes les écoles du Liban, privées et publiques, ainsi que l’Université libanaise, seront en congé forcé aujourd’hui, en raison d’un large mouvement de grève décidé par les enseignants du scolaire et les professeurs universitaires. Au total, c’est quelque 700 000 élèves qui resteront chez eux aujourd’hui, ainsi qu’environ 70 000 étudiants (60 % du total des étudiants au Liban). Les grévistes manifesteront entre 10 heures et midi devant le siège du Parlement, où ils se sont donné rendez-vous. La grève fait partie d’un mouvement de mécontentement plus large provoqué par le projet de budget 2003. Un budget d’austérité dont l’annexe 9, réservée aux recettes, prévoit de nouveaux prélèvements fiscaux, notamment sur les indemnités de fin de service et les pensions de retraite des fonctionnaires. Les enseignants (45 000 dans le privé, 35 000 dans le public) insistent pour l’amendement du projet de budget, qui remet en cause certains de leurs droits acquis. Selon M. Georges Saadé, président du syndicat des enseignants dans les écoles privées, ce projet annule, en effet, le régime de réduction des heures de travail selon l’ancienneté, augmente le nombre d’heures de travail, institue des impôts sur les indemnités de fin de service, accroît les prélèvements fiscaux de 8 à 10 % sur les pensions de retraite. Ces modifications sont communes aux enseignants du privé et du public. La caisse des indemnités Par ailleurs, les enseignants des écoles privées ont une revendication fondamentale qui leur est propre. Elle concerne leur caisse d’indemnités. Florissante, avec quelque 230 milliards de LL de dépôts (50 millions de dollars environ), selon une source bien informée, la caisse suscite les convoitises du ministre des Finances, qui en veut à son usufruit. Après le meurtre, en juillet dernier, de la présidente de la caisse et du trésorier, abattus par un planton névrotique, il existe à la caisse un vide administratif que l’État cherche à exploiter pour nommer un nouveau conseil d’administration qui lui soit acquis. Le syndicat des enseignants, de son côté, insiste pour que le mandat de l’ancien conseil d’administration soit prorogé et que soit installé à sa tête un enseignant légalement élu par anticipation avant le drame de l’Unesco. Une délégation des enseigants a été reçue hier soir par le ministre de l’Éducation nationale, pour tenter de trouver une issue à cette impasse. Les enseignants insistent sur le fait que le ministre de l’Éducation nationale n’a qu’un droit de regard sur la caisse et que ses prérogatives en la matière consistent à signer un décret de nomination. En refusant de le faire, insistent-ils, M. Mrad outrepasse ses prérogatives. Leur colère est d’autant plus grande que les enseignants retraités après le drame de juillet ne parviennent plus à toucher leurs indemnités. Par ailleurs, environ 5 000 contractuels de l’Éducation nationale, soit environ 15 % du nombre des enseignants du public, ont des revendications qui leur sont propres. Ils réclament d’être payés à temps, titularisés et de recevoir des allocations de déplacement. Les enseignants du privé ont eu l’occasion d’expliquer, hier, leurs revendications au président de la Chambre, Nabih Berry. L’Université libanaise De leur côté, les professeurs de l’Univesité libanaise ont fait cause commune avec les enseignants, d’abord parce qu’ils sont en désaccord avec une fiscalité injuste, qui s’attaque aux plus démunis et aux catégories en position d’infériorité sociale. Ainsi, ils sont concernés par l’imposition des pensions de retraite. Par ailleurs, les professeurs de l’UL ont leurs propres demandes. Ils réclament un droit de regard sur le budget de l’UL. Ils réclament aussi la cessation des ingérences politiques dans les nominations aux postes de directeurs de branche et le vote d’une loi assurant l’autonomie administrative et académique de l’UL. Enfin, les professeurs s’insurgent contre une décision totalement arbitraire de transfert de l’emplacement de leur caisse mutuelle. Les professeurs ont soumis à la commission des Finances et du Budget, dont ils ont assisté à l’une des séances, à l’invitation du président de la Chambre, un mémorandum de leurs revendications. Dans ce document, les professeurs soulignent l’importance grandissante de l’économie du savoir et le rôle central du savoir comme produit économique et facteur de croissance. Les professeurs réclament aussi que la contribution de l’État au budget de l’UL, pour l’année 2002-2003, soit égale à ce qu’elle était l’année dernière (145,5 milliards de dollars), sachant qu’à ce jour, l’UL n’a reçu que 58 % de ce budget et que l’État lui doit encore quelque 65 milliards de livres. Par ailleurs, les professeurs de l’UL font des remarques sur les bâtiments universitaires à Beyrouth et dans les régions, réclament que les fonds nécessaires leurs soient accordés pour leur permettre de faire face à un afflux chaque année croissant d’étudiants, etc. Rappelons qu’enseignants et professeurs considèrent la grève d’aujourd’hui comme une simple étape et en prévoient une autre, le 17 décembre prochain, sans exclure un recours à la grève générale ouverte, en cas de besoin Plusieurs partis, dont les Kataëb, ont apporté leur appui au mouvement revendicatif d’aujourd’hui.
Toutes les écoles du Liban, privées et publiques, ainsi que l’Université libanaise, seront en congé forcé aujourd’hui, en raison d’un large mouvement de grève décidé par les enseignants du scolaire et les professeurs universitaires. Au total, c’est quelque 700 000 élèves qui resteront chez eux aujourd’hui, ainsi qu’environ 70 000 étudiants (60 % du total des...