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Actualités - CHRONOLOGIE

Les services de sécurité du Hezbollah mis en cause dans une agression contre un journaliste d’« an-Nahar » L’Ordre des journalistes proteste contre l’enlèvement de Abbas Saleh

Le président de l’Ordre des journalistes, Melhem Karam, s’est indigné hier de l’agression inqualifiable perpétrée, jeudi 21 novembre, par des militants du Hezbollah contre un journaliste du quotidien an-Nahar, Abbas Saleh, dans le périmètre du BHV, à Bir Hassan. La victime de ces mauvais traitements a publié hier, dans son quotidien, le récit des humiliations et des sévices dont il a été l’objet, et contre lesquels il a porté plainte, immédiatement après avoir été relâché par ses ravisseurs. Abbas Saleh a rapporté qu’il se rendait jeudi vers 14 heures au BHV et qu’il avait garé sa voiture près du supermarché, quand un homme circulant à bord d’une BMW lui a conseillé de garer ailleurs. N’ayant pas réagi assez rapidement, l’homme était revenu à la charge, en s’adressant à lui de manière arrogante. De fil en aiguille, l’homme, qui s’est avéré être un militant du Hezbollah, l’a mis au défi de rester sur place et, quelques minutes plus tard, après avoir demandé du renfort au moyen d’un cellulaire, est revenu avec dix autres hommes. Malmené, battu avec des crosses de fusils-mitrailleurs, jeté à terre, menacé de mort avec un canon de fusil dûment armé, pointé sur le visage, devant une foule atterrée d’automobilistes et de badauds criant pitié, Abbas Saleh est emmené vers le parking souterrain d’un jardin public situé face à l’hôtel Marriott. Il est ensuite introduit, à coups de pied et de poing, dans une salle où se trouve l’une des figures de proue des services de sécurité du Hezbollah, Ahmed Mcheik. Suit une longue conversation au cours de laquelle Mcheik refuse d’admettre qu’il connaît Abbas Saleh, qui s’efforce de lui parler rationnellement. Peine perdue. Le crime qui lui est reproché : insulte au Hezbollah. Saleh tentera en vain de convaincre son interlocuteur qu’il se trompe, qu’il ne savait pas vraiment à qui il avait affaire, il se fait traiter de menteur et de « moins qu’une semelle », aux dires du journaliste. Mcheik sort enfin de la salle, où entrent de nouveau les militants du Hezbollah, qui le rouent de nouveau de coups de pied et de poing. À demi assommé, Abbas Saleh est enfin abandonné dans la salle, tout seul. Ses ravisseurs ne lui ayant pas confisqué son cellulaire, il multiplie les appels – dont l’un à un officier supérieur des FSI – et reçoit, enfin, de l’aide. Les appels téléphoniques pleuvent sur le portable de Mcheik, qui réalise enfin son erreur et l’outrance de la réaction de ses hommes. Une heure plus tard, Mcheik se présente dans la salle transformée en cellule et explique qu’un iftar et un meeting d’appui à la résistance doivent se tenir, le soir même, dans le jardin où il se trouve, en présence du secrétaire général du Hezbollah. C’est la raison pour laquelle, à titre préventif, les militants du parti libéraient les trottoirs de toutes les voitures en stationnement. D’où, ce qu’il a appelé « le malentendu ». Vers 16h30, Abbas Saleh peut enfin quitter les lieux, ce qu’il fait non sans avoir annoncé à son interlocuteur qu’il a l’intention de porter plainte, non pas contre le parti, mais contre les individus qui l’ont enlevé et séquestré, deux heures trente durant, battu et insulté. « Écoute, nous sommes l’État, nous sommes les institutions, rétorque Mcheik, selon le journaliste du an-Nahar. Si celui qui nous insulte est piétiné, qu’en sera-t-il de celui qui ose se dresser contre nous ! »
Le président de l’Ordre des journalistes, Melhem Karam, s’est indigné hier de l’agression inqualifiable perpétrée, jeudi 21 novembre, par des militants du Hezbollah contre un journaliste du quotidien an-Nahar, Abbas Saleh, dans le périmètre du BHV, à Bir Hassan. La victime de ces mauvais traitements a publié hier, dans son quotidien, le récit des humiliations et des...