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Une dernière projection cet après-midi à l’Empire Sofil, salle II « Au-delà de Gibraltar »: l’amour vecteur de rencontre des cultures(photo)

Karim aime Sophie. Sophie aime Karim. Une histoire d’amour comme tant d’autres ? Pas vraiment. Ces Roméo et Juliette à la sauce contemporaine sont en fait emblématiques de la rencontre des cultures. Un rapprochement qui ne se fait pas sans heurts, sans incompréhensions et surtout sans concessions. C’est ce que nous montre, avec beaucoup de justesse et de sensibilité, Au-delà de Gibraltar, un film belge réaliste mais nimbé de romantisme, qui a reçu la mention spéciale du Medfilm de Rome. Karim, issu de la communauté maghrébine de Bruxelles et très attaché aux traditions, doit s’en affranchir pour vivre sereinement son amour avec Sophie. Cette dernière, belge de souche, doit faire preuve d’ouverture d’esprit et de tolérance pour déjouer les pièges du racisme. Personnages principaux d’Au-delà de Gibraltar, premier long-métrage (105 min) de deux réalisateurs belges, eux-mêmes issus de l’immigration, Taylan Barman (d’origine turque) et Mourad Boucif (d’origine marocaine), Karim et Sophie sont des figures symboliques d’une certaine Belgique d’aujourd’hui. Pour ne pas dire d’une certaine Europe. Un territoire d’accueil, mais pas réellement d’intégration pour les ressortissants des pays du Sud. Cinéma-vérité Également coauteurs du scénario, Taylan Barman et Mourad Boucif, à Beyrouth pour la présentation de leur film, affirment avoir voulu « dénoncer les clichés qui entourent les jeunes immigrés. Au-delà de Gibraltar est un film témoignage. Il montre la véritable réalité de l’immigration maghrébine en Belgique. Et affirme le désir et la possibilité de vivre tous ensemble en harmonie ici et maintenant ». Les deux cinéastes ont d’ailleurs puisé directement dans leur vécu personnel. Eux qui ont connu intimement les problèmes des quartiers relégués de Bruxelles. Et qui, avant ce film, ne faisaient pas partie du circuit professionnel. Amis d’école, Mourad et Taylan étaient tout simplement passionnés de caméscope. Mais après leurs études secondaires, sans doute pour des raisons financières, ils ont directement intégré le marché de l’emploi. L’un et l’autre successivement coursier, vendeur minute, barman, vigile ou encore animateur d’une maison de jeunes dans un quartier défavorisé de Bruxelles, ils continuent de filmer pour le plaisir. En 1995, leur premier film de trente minutes, L’amour du désespoir, remporte un concours de vidéo amateur. Deux ans plus tard, un second court-métrage, Kamel, est remarqué pour la justesse de son ton et le sentiment de vérité qu’il dégage. Et sera diffusé notamment sur Arte. Cette sincérité est d’ailleurs ce qui fait l’originalité et la force du travail de Barman-Boucif. «On construit notre scénario sur des idées, des séquences, sans écriture dialoguée. On laisse ainsi libre cours à l’improvisation des comédiens, qui vont évoluer à l’écran comme ils se seraient comportés dans la vie réelle. » Une authenticité renforcée aussi par le fait que les acteurs d’Au-delà de Gibraltar, mise à part l’interprète principale, ne sont pas de véritables acteurs. Ils ne font que camper leur propre rôle. Ou presque. Pour coller au plus près du cinéma vérité. À voir cet après-midi, à 17h30, à l’Empire Sofil salle II. Z.Z.
Karim aime Sophie. Sophie aime Karim. Une histoire d’amour comme tant d’autres ? Pas vraiment. Ces Roméo et Juliette à la sauce contemporaine sont en fait emblématiques de la rencontre des cultures. Un rapprochement qui ne se fait pas sans heurts, sans incompréhensions et surtout sans concessions. C’est ce que nous montre, avec beaucoup de justesse et de sensibilité,...