Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Plaidoyer du Premier ministre pour que l’économie nationale « rentre dans un cercle vertueux » Hariri : Atteindre l’équilibre budgétaire en 2006(photo)

Aider l’économie libanaise « à rentrer dans un cercle vertueux avec pour objectif d’atteindre l’équilibre budgétaire en 2006 ». Voilà, en résumé, la quintessence de l’allocution du Premier ministre, Rafic Hariri, prononcée hier samedi au cours de la conférence de Paris II. Une conférence de soutien aux réformes économiques du Liban – lesquelles réformes visent, selon le n° 3 de l’État, « à baisser le taux d’endettement à moins de 100 % du PIB ». Rafic Hariri a assuré à l’ensemble des participants à la conférence en question que le Liban, aujourd’hui que le gouvernement « a pris toutes les mesures » à sa disposition, « ne pourra contenir la croissance de sa dette et réduire son service que si la communauté internationale, dont les plus éminents représentants se trouvent réunis autour de cette table, prend la décision de soutenir l’action de mon pays par l’octroi de facilités de financement à taux modérés et à long terme, lui permettant de substituer une partie de sa dette actuelle à court terme et à taux élevés ». Quelles sont ces mesures visant à diminuer le niveau d’endettement et à réduire les taux d’intérêt ? Rafic Hariri en a exposé, hier, les six principales : 1. « Poursuite de la diminution du train de vie de l’État. Le budget 2003 comporte une réduction supplémentaire de près de 9 % dans les dépenses. » 2. « Poursuite de l’amélioration des recettes, qui connaîtront en 2003 une progression de 16 %. Par conséquent, le déficit budgétaire reculera en 2003 de 1,2 milliard de dollars, soit de 43 % par rapport à 2002, équivalent à 7 % du PIB. » 3. « Poursuite d’un vaste programme de privatisations (téléphone, électricité, eau et transports), complété par des opérations de titrisation, ce qui permettra à l’État de recueillir environ 5 milliards de dollars, lui économisant près de 700 milliards de dollars par an du service de la dette. » 4. « Création d’un fonds spécial, destiné à recueillir l’ensemble des recettes provenant des privatisations et titrisations, ainsi que tout excédent dans la balance primaire du budget. Ceci, afin de garantir que ces montants seront exclusivement affectés au service et à la réduction de la dette. Le gouvernement s’engage aussi à prendre toute disposition visant à améliorer ses recettes, si nécessaire, pour honorer, en toutes circonstances, ses engagements financiers. » 5. « Solliciter le soutien des participants à cette réunion, pour l’octroi de facilités de financement à long terme et à des taux modérés, qui seront utilisées exclusivement pour substituer une partie de la dette de l’État à court terme et à taux élevé. » 6. « En accompagnement de ces mesures, la Banque centrale du Liban et le secteur bancaire prendront des mesures dont les détails ont été fournis, récemment, au FMI, et qui sont à la disposition de l’ensemble des participants. Ces mesures feront économiser au Trésor libanais un montant de l’ordre de 700 millions de dollars en 2003, dont la charge se répartira entre la Banque centrale et le secteur privé. Cette économie se prolongera sur les années suivantes. » Un « endettement insoutenable » Sauf qu’avant d’avoir exposé au président Chirac, aux Premiers ministres et autres chefs de délégations présents ces mesures, Rafic Hariri leur a expliqué que les ressources propres de l’État, quelque dix ans après l’accord de Taëf et la fin de la la guerre du Liban, « ne permettaient pas de faire face à tous les besoins du pays, malgré une nette amélioration des recettes fiscales au cours des dernières années ». Il a ainsi rappelé que les gouvernements « successifs » ont dû « donc » recourir à des emprunts à court terme et à des taux élevés. « Par conséquent, le niveau d’endettement avoisinera les 31 milliards de dollars à la fin de l’année en cours. Ceci est insoutenable au vu d’un taux d’intérêt moyen annuel de 12 %, faisant grimper le service de la dette à 18 % environ du PIB », a-t-il asséné. Faisant ensuite comprendre, une nouvelle fois, que, « conscient de l’acuité du problème, le gouvernement libanais s’est engagé dès la fin de l’an 2000 (date du retour de Rafic Hariri au pouvoir) dans un programme de réformes économiques ayant pour but d’inverser le cours de la dette et d’assainir la situation financière, œuvrant ainsi au retour de la croissance ». Les grandes lignes de ce programme ont été exposées au cours de Paris I, en février 2001. « Depuis, un grand nombre de ces objectifs a été atteint », a poursuivi le Premier ministre. « Ainsi le déficit budgétaire a été réduit de 10 % du PIB. De fait, d’importantes mesures pour réduire les dépenses publiques et augmenter les recettes ont été accomplies, grâce notamment à l’instauration de la TVA en 2002. Ceci s’est traduit par un renversement dans la situation de la balance primaire du budget. D’un déficit chronique, nous sommes passés à un excédent reflétant une amélioration de l’ordre de 10 % du PIB au cours des dernières années », a indiqué Rafic Hariri. Qui a détaillé un grand nombre de « réformes structurelles » entreprises par son gouvernement : modernisation de la législation « afin de libéraliser les échanges, stimuler l’investissement et soutenir le secteur privé et les PME en particulier » ; la loi sur le blanchiment de l’argent a entraîné le Gafi à rayer le Liban de la liste des pays non coopératifs ; un accord d’association a été signé avec l’Union européenne « permettant d’arrimer le Liban à l’Europe » ; et « nous avons accompli un progrès substantiel sur la voie de l’accession du Liban à l’OMC », a-t-il précisé. Enfin, signalons qu’au milieu de sa kyrielle de remerciements, en conclusion de son discours, le Premier ministre a tenu à exprimer sa « reconnaissance pour le soutien, les conseils et l’assistance technique » du Fonds monétaire international (FMI), le plus récalcitrant et le plus exigeant des organismes conviés à la conférence de Paris II. « Le Liban apprécie le dialogue continu et fructueux avec le Fonds et souhaite l’approfondir à l’avenir », a conclu Rafic Hariri.
Aider l’économie libanaise « à rentrer dans un cercle vertueux avec pour objectif d’atteindre l’équilibre budgétaire en 2006 ». Voilà, en résumé, la quintessence de l’allocution du Premier ministre, Rafic Hariri, prononcée hier samedi au cours de la conférence de Paris II. Une conférence de soutien aux réformes économiques du Liban – lesquelles réformes visent,...