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Actualités - CHRONOLOGIE

Éducation - Les prélats catholiques ont clôturé samedi leur session annuelle L’intérêt individuel, partisan et confessionnel prévaut sur la politique éducative, affirme l’APECL

La 36e session annuelle de l’Assemblée des patriarches et des évêques catholiques a clôturé samedi ses travaux entamés lundi dernier, à Bkerké, et consacrés surtout au domaine de l’éducation. C’est ainsi que le communiqué final publié par les prélats réunis autour du cardinal maronite Nasrallah Sfeir a porté essentiellement sur la crise que traversent les écoles et les universités dans le pays et les moyens d’y remédier. L’assemblée a commencé par diagnostiquer le mal dont souffre l’ensemble de la société libanaise et qui se répercute forcément sur les écoles catholiques : « La détérioration de la situation politique, économique et sociale incite les gens à maudire le pays. L’émigration, qui s’amplifie, naît ainsi du désespoir des Libanais », indique le communiqué, avant de poursuivre : « Les relations des écoles catholiques et privées avec les institutions de l’État sont problématiques à cause, justement, de la situation politique et économique qui influe sur l’éducation. En effet, c’est l’intérêt individuel, partisan, régional et confessionnel qui prévaut désormais sur la politique éducative. Ce problème est étroitement lié à la multitude de lois, de décrets et de circulaires ministériels qui ne sont pas toujours appliqués », précise l’Assemblée des dignitaires, tout en invitant le secrétariat général des écoles catholiques à « améliorer la relation avec les institutions de l’État ». Dans ce cadre, les patriarches et les évêques demandent aux « autorités concernées » d’allouer aux écoles gratuites les crédits qui leur reviennent de droit, de manière « à donner aux parents la liberté de choisir l’établissement qui répond à leurs convictions ». D’autre part, l’assemblée recommande « la création d’un conseil consultatif national pour l’enseignement pré-universitaire, dans lequel seraient représentés les secteurs public et privé ». Les universités et l’enseignement supérieur La situation de l’Université catholique dans le pays n’est guère plus enviable, à en croire le communiqué final des prélats réunis Bkerké. Là encore, la crise économique est à l’origine de la baisse du niveau de l’enseignement. « De fait, le budget alloué aux recherches a dû être réduit, et les professeurs ne consacrent plus tout leur temps à l’université. Par ailleurs, nombre d’étudiants ont perdu la liberté de choisir l’université qui leur convient pour des raisons économiques », précise le communiqué, qui déplore d’autre part la prolifération des établissements universitaires dans le pays, « pendant et après la guerre ». On compte ainsi aujourd’hui 42 universités « qui se caractérisent, dans leur majorité, par leur confessionnalisme ». « Quant à l’Université libanaise, elle est l’otage des courants partisans, politiques et confessionnels », souligne le communiqué, tout en déplorant « le fait que les autorités politiques aient accordé des licences à tort et à travers pour la fondation de nouvelles universités ». Revenant à la situation de l’UL, les dignitaires catholiques ont insisté sur sa présence « dans toutes les régions du pays, conformément au principe de la décentralisation et du développement équilibré (...). Ce n’est pas en rassemblant dans un même lieu toutes les facultés de cette université qu’on parviendra à réaliser l’unité nationale. L’essentiel dans ce cadre est de renforcer chez les jeunes le sentiment d’appartenance nationale ». Les ingérences politiques dans les affaires de l’UL – notamment sur le plan académique – sont un autre sujet d’inquiétude pour les patriarches et les évêques catholiques qui réclament une meilleure gestion à ce niveau. L’assemblée s’est penchée par la suite sur le problème de l’enseignement public qui, selon elle, ne s’est toujours pas amélioré malgré l’adoption des nouveaux programmes pédagogiques. À l’origine de cette situation : l’état de délabrement dans lequel se trouvent la plupart des établissements publics, l’incapacité d’un certain nombre d’instituteurs à appliquer les nouveaux programmes « du fait de leur âge avancé et de l’absence de sanctions », sans compter l’incompétence de certains directeurs d’écoles, ainsi que « la multitude d’ingérences politiques, partisanes et confessionnelles dans l’école publique ». Concernant la situation de l’enseignement technique et professionnel, le communiqué déplore notamment « l’absence d’une orientation efficace des jeunes et la perception négative qu’ont ces derniers de ce genre de métiers ». L’Assemblée des patriarches et des évêques catholiques conclut son communiqué par des vœux adressés aux Libanais et au président de la République, le général Émile Lahoud, à l’occasion de la fête de l’indépendance. Elle souhaite notamment que « l’Indépendance et la souveraineté nationales soient complètement rétablies dans le pays, de même que la liberté de décision fondée sur le dialogue et l’entente ».
La 36e session annuelle de l’Assemblée des patriarches et des évêques catholiques a clôturé samedi ses travaux entamés lundi dernier, à Bkerké, et consacrés surtout au domaine de l’éducation. C’est ainsi que le communiqué final publié par les prélats réunis autour du cardinal maronite Nasrallah Sfeir a porté essentiellement sur la crise que traversent les écoles...