EXPOSITIONS Le « Satiricon », de Samir Khaddaje, au Dome (photo)

Samir Khaddage, artiste libanais installé en France depuis 1990, a choisi le Dome (ancien immeuble Salha-Samadi) au centre-ville pour y présenter (avec l’aide d’Amal Traboulsi et de l’association Shams) une installation inspirée du Satiricon de Pétrone. Ce roman licencieux, réaliste et dénonciateur, entre autres, du ridicule de la philosophie ainsi que du grotesque des parvenus, avait déjà été mis en images cinématographiques par Fellini. Khaddaje, lui, a choisi de faire une mise en scène de certains épisodes, comme celui du festin de Trimalcion par exemple, au moyen de personnages de haute stature sculptés dans un mélange de mousse, de grillage métallique et de tissus recouverts de plâtre. Et éclairés discrètement dans la pénombre. Cela donne des silhouettes humaines et animales qui, placées dans le cadre délabré du Dome, semblent avoir été interrompues dans leurs activités par un cataclysme qui les aurait laissées comme momifiées. Pour parfaire l’ambiance romaine, l’artiste présente également une série de dessins inspirés des effigies de monnaies ainsi qu’une fresque murale très pompéienne. Sans oublier une projection en boucle d’images tirées de films. Bref, une exposition qui dégage quelque chose d’impressionnant. À voir. Tous les jours de 16h à 22h, jusqu’au 30 novembre, dimanches inclus. « Le Petit prince », de Rafik Majzoub, chez Zico House Chez Zico House (rue Spears), Rafik Majzoub revisite à sa manière Le Petit prince. Si le petit personnage de Saint-Exupéry reste facilement identifiable dans les trois portraits sur toile, il est quelque peu « libanisé » dans la série de dessins, encadrés de noir et sous vitre. Ceux-ci représentent des scènes inspirées des aventures du petit prince mélangées d’éléments et de slogans tirés de la situation quotidienne au pays du cèdre. Toujours aussi frondeur, Rafik Majzoub a su récupérer picturalement cette fable philosophique, pour en faire matière à... observation. Jusqu’au 24 novembre. Z.Z.