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Actualités - CHRONOLOGIE

ÉducAtion - Le pullulement des instituts d’enseignement supérieur et des « universités » inquiète l’église catholique L’APECL plaide pour un Conseil national de l’enseignement supérieur digne de ce nom

La 36e session annuelle de l’Assemblée des patriarches et évêques catholiques a pousuivi hier ses travaux, qui s’achèvent samedi, en consacrant une journée de réflexion à l’éducation nationale et à l’enseignement supérieur, ainsi qu’à l’enseignement technique et profesionnel. La journée a notamment donné l’occasion à l’APECL d’entendre la plaidoirie de M. Henri Awit, secrétaire général de l’USJ, en faveur de la transformation de l’actuel Conseil de l’enseignement supérieur en un véritable conseil national. M. Awit a demandé la révision de la composition du Conseil national de l’enseignement supérieur afin qu’il exerce un contrôle scientifique sur l’octroi d’autorisation d’ouverture de nouvelles licences à des instituts qui prétendent abusivement au titre d’université. L’actuel Conseil de l’enseignement supérieur, a-t-il expliqué à L’Orient-Le Jour, comprend quatre membres : le ministre de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, qui en est d’office le président, le directeur général du ministère, qui est le vice-président, le directeur du ministère de la Justice et le recteur de l’ Université libanaise. Ainsi, l’on constate d’abord que ce Conseil de l’enseignement supérieur ne comprend aucun membre de l’enseignement supérieur privé, même si, dans certains cas, par exemple pour l’ouverture d’une nouvelle faculté de droit, le bâtonnier de l’Ordre des avocats pourrait être consulté. Donner une dimension nationale au Conseil pour l’enseignement supérieur signifie, pour M. Awit, l’élargir pour qu’il comprenne d’autres ministères concernés, des doyens d’universités, des repésentants de la société civile, des syndicats ouvriers et des ordres. Il faudrait aussi, selon M. Awit, non seulement modifier la composition du conseil, mais en élargir la compétence, pour en faire un véritable organisme d’orientation d’une politique nationale de l’enseignement supérieur. Il pourrait ainsi intervenir pour définir les besoins, déterminer les débouchés, planifier et définir la mission nationale de l’enseignement supérieur, tout en en surveillant la qualité. L’un des dangers qu’il y a à laisser les choses en l’état, souligne le secrétaire général de l’USJ, c’est qu’une baisse du niveau de l’enseignement supérieur ne serve de prétexte à un contrôle étatique sur l’enseignement privé qui dépasse le simple contrôle de qualité. Les universités et instituts d’enseignement supérieur ne sont pas, pour M. Awit, des institutions à but lucratif comme les autres et ne sauraient obéir aux lois de l’offre et de la demande, comme de simples commerces. Le secrétaire général de l’USJ a réclamé enfin que la commission technique chargée d’instruire les dossiers de demandes d’ouverture de nouvelles universités soit, d’abord élargie, ensuite habilitée, simple bon sens, à accorder les autorisations requises en deux temps : une autorisation conditionnelle, sur base d’une espèce de cahier des charges et une autorisation définitive, une fois vérifié que les dispositions prises par sa direction correspondent à ce qui figure dans le cahier des charges présenté. Coopération privé-public Par ailleurs, la session a abordé, sous divers angles, les rapports de l’enseignement privé et public. Elle a notamment permis à M. Mtanios Halabi, ancien directeur général du ministère de la Culture, de plaider en faveur de l’éducation publique, d’en souligner la qualité et le coût ainsi que son rôle intégrateur sur le plan national. Le P. Camille Zeidan, secrétaire général sortant des écoles catholiques, a parlé des lois, décrets, décisions et circulaires ministérielles qui lient, parfois à son corps défendant, l’éducation privée à l’enseignement public. Le P. Zeidan a en outre exposé les initiatives du secrétariat général pour coopérer et participer, aux côtés de l’État, à la définition d’une politique de l’éducation, aussi bien sur le plan adminsitratif que sur le plan des programmes. Enfin, à la clôture des travaux de la journée, réunis en assemblée générale, les membres de l’APECL ont écouté un rapport du P. Élie Nasr, aumônier général des prisons, qu’ils ont réélu pour un troisième mandat. Fady NOUN
La 36e session annuelle de l’Assemblée des patriarches et évêques catholiques a pousuivi hier ses travaux, qui s’achèvent samedi, en consacrant une journée de réflexion à l’éducation nationale et à l’enseignement supérieur, ainsi qu’à l’enseignement technique et profesionnel. La journée a notamment donné l’occasion à l’APECL d’entendre la plaidoirie de...