Lancement d’une branche régionale de l’Académie mondiale des technologies biomédicales au Liban Le progrès technologique affecte les pratiques médicales autant que l’éducation

Le colloque organisé hier par l’Académie mondiale des technologies biomédicales (WABT) au siège de la technopole Berytech (Campus des sciences et technologies de l’USJ, à Mar Roukoz) a été l’occasion du lancement de la branche Moyen-Orient de cette organisation. Ce colloque intitulé « Rencontre des savoirs et développement des nouvelles technologies dans le domaine biomédical » était organisé en collaboration avec l’Université Saint-Joseph (USJ), Berytech et l’Association universitaire francophone (AUF), et placé sous le patronage du président de la République, le général Émile Lahoud, représenté par Michel Moussa, ministre de l’Environnement. L’apport des nouvelles technologies dans les pratiques médicales et dans l’éducation a été détaillé par d’éminents experts du WABT. La branche Moyen-Orient du WABT couvrira toute la région géographique de l’Est méditerranéen, incluant la presqu’île arabique, comme l’a expliqué son président, Jean Tamraz. Il a précisé que « les candidatures restent ouvertes pour toute affiliation éventuelle à l’Académie sous réserve de remplir les conditions requises dans ses statuts figurant sur la notice d’information mise à disposition dans ses bureaux et sur son portail Internet (www.wabt.org) ». « Une réflexion permanente sur l’impact des innovations technologiques sur l’humanité de l’homme constituera le souci premier de notre section régionale », a ajouté M. Tamraz qui a défini cinq options stratégiques prioritaires : l’information et la communication (notamment avec la mise en place de structures d’orientation stratégique et de diffusion des biotechnologies), la formation et la recherche, la participation active à la politique de santé, l’implication dans l’amélioration de l’environnement, et la promotion des valeurs humaines. Plusieurs personnalités académiques, politiques et médicales étaient présentes au colloque. Après le mot de bienvenue prononcé par l’ambassadeur Omar Zeidan, président de la WABT, M. Moussa a abordé le sujet de l’éducation dans le cadre du progrès technologique. « L’information que nous transmettons est une arme à double tranchant », a-t-il estimé. « Si le but est d’éduquer, il convient de bien faire parvenir l’information, et de la transmettre fidèlement. (...) Il faut s’attacher à communiquer dans la transparence totale, surtout s’il s’agit de technologies biomédicales qui peuvent compromettre la santé de l’homme. » L’intervention de Pierre Rabischong, vice-président de la Wabt, qui ne manquait pas d’humour, était axée sur l’impact des nouvelles technologies sur les pratiques médicales. Selon lui, les nouvelles technologies ont constitué un énorme bond en avant au niveau du diagnostic et des thérapies. Il a insisté notamment sur l’importance de l’imagerie médicale (radiologie, ultra- sons, etc.), sur les nouvelles mesures des paramètres biologiques, sur les méthodes modernes d’analyse et sur les progrès de la chirurgie. M. Rabischong évoque un projet du WABT qui consistera à « créer un fonds international, alimenté par des fonds publics et privés, pour aider à doter les hôpitaux de ces équipements modernes ». L’introduction des nouvelles technologies dans l’enseignement, notamment médical, a été traitée par André Bonnin, membre de l’Académie nationale de médecine et coordinateur de l’École nationale française de « e-learning ». Dans le cadre de ces nouvelles méthodes révolutionnaires d’enseignement, l’enseignant devient un tuteur qui doit stimuler les apprenants, ceux-ci devant devenir les acteurs de leur propre formation. Il a parlé de la nécessité de créer un espace d’information médicale de la langue française. Enfin, Maroun Asmar, PDG de Berytech, a énuméré les réalisations de son institution en une année d’existence. Cette technopole, la première au Liban, est un projet réalisé par l’USJ et inauguré en 2001, bien que l’idée soit en gestation depuis 1991. Plusieurs partenariats, des projets réalisés ou en cours de réalisation, des stages de formation, des événements... sont à inscrire à son actif. S.B.