Atelier de travail à l’Esib en présence de Mikati Objectif : préserver les 800 ponts du Liban

Le ministre des Travaux publics et du Transport, Négib Mikati, a inauguré hier les travaux d’un séminaire sur « La maintenance, l’auscultation et le développement des ponts et des ouvrages d’art » à l’École supérieure d’ingénieurs de Beyrouth (Esib), à Mkallès. La cérémonie d’inauguration s’est déroulée en présence du recteur de l’Université Saint-Joseph (USJ), le père Sélim Abou, de l’ambassadeur de France, Philippe Lecourtier, du président de l’Ordre des ingénieurs, Sobhi Bsatt, et de plusieurs autres personnalités. Premier à prendre la parole, le père Abou a estimé que le réseau routier est « le moyen le plus naturel pour la communication entre les différentes régions libanaises ». Il a assuré que « l’augmentation de la durée de vie des ouvrages d’art, dont les plus vieux n’ont pas plus de cinquante ans d’existence, constitue une source d’économie permettant de se dispenser de nouveaux projets coûteux et inutiles, au moment où le gouvernement cherche à réduire la dette et le service de la dette ». « Le ministère des Travaux publics et du Transport, conscient de l’importance du problème, a décidé le mise en place d’une structure, en son sein, pour le suivi et la maintenance des ponts au Liban, avec l’appui du ministère français de l’Équipement et de l’ambassade de France. Le séminaire d’aujourd’hui constitue le premier pas dans cette direction. À travers une confrontation des expériences respectives française et libanaise, et l’échange d’expertises dans les différentes sessions, il permettra d’élaborer une stratégie et un plan d’action pour la concrétisation de ce projet. » Le père Abou a ensuite énuméré « les parties qui ont contribué à la réussite de ce séminaire », notamment le ministère des Travaux publics « qui a manifesté le désir de résoudre ce problème dans le cadre d’une collaboration l’associant à l’ambassade de France et aux universités libanaises », l’ambassade de France « qui a invité deux experts français de haut niveau, MM. Jean Émeric Simon et Pierre Corfdir, pour une mission de diagnostic et d’expertise », et l’Esib qui a assuré l’organisation technique et matérielle. M. Bsatt, qui lui a succédé à la tribune, a souligné le rôle des ouvrages d’art et du réseau routier dans le développement économique du pays et assuré que l’Ordre des ingénieurs se considère comme étant un partenaire à part entière « dans cette stratégie qui vise à développer l’infrastructure du pays ». Le directeur général des routes et bâtiments au ministère des Travaux publics, Fadi Nammar, a attribué la destruction du réseau routier à la guerre, affirmant que « près de 35 % des routes sont aujourd’hui dans un piteux état ». Il a ensuite dressé un inventaire des routes qui totalisent « 6 800 kilomètres entre routes internationales, principales, secondaires et locales, qui sont gérées et exploitées par le ministère des Travaux publics ». « Durant ces dernières années, le ministère a entrepris de sérieux efforts afin d’assurer le minimum nécessaire aux travaux d’entretien du réseau. Concernant les ouvrages d’art, et plus particulièrement les ponts, il faut reconnaître que la maintenance est limitée à la réparation des dégâts et au traitement des cas urgents. Il convient donc de mettre en place un service spécialisé permettant d’assurer une maintenance basée sur l’analyse et le traitement d’un recueil de données fiable et systématique. Les enquêtes les plus récentes révèlent l’existence au Liban de quelque 800 ponts, de deux à mille mètres de long », a-t-il ajouté. M. Lecourtier, pour sa part, a manifesté sa satisfaction à la tenue de l’atelier de travail qui constitue « une traduction effective de la collaboration entre les ministères libanais des Travaux public et français de l’Équipement ». M. Mikati a, quant à lui, insisté sur l’importance d’un réseau routier structuré et fonctionnel, « véritable levier pour un meilleur aménagement du territoire et un développement économique durable ». « Ce séminaire spécialisé jettera la lumière sur les nouvelles techniques et les nouveaux procédés en matière d’auscultation et de maintenance des ouvrages d’art. Il soulignera les points forts de nos services spécialisés dans ce domaine, mais également les failles que nous devons absolument combler avec l’assistance de nos partenaires français. Mais c’est surtout le cycle de formation continue que nous projetons de lancer dans le cadre d’un large partenariat avec le milieu académique et les entreprises spécialisées du secteur privé, qui permettra d’aider aussi bien les services publics que les entrepreneurs et ingénieurs du secteur privé à maintenir leurs acquis dans ce domaine et à accéder aux dernières innovations en la matière », a poursuivi M. Mikati, qui a conclu en s’engageant à « mobiliser tous les moyens nécessaires pour mettre en application les recommandations de ce séminaire ».