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Actualités - ANALYSE

Place de l’Étoile, on constate, pour la première fois, un plan structuré de redressement

Ce n’est pas la première fois que le chef du gouvernement, Rafic Hariri, se tient devant les parlementaires – comme il l’a fait lundi – pour leur expliquer l’importance des mesures proposées par l’Exécutif, dans le cadre du projet de budget, pour assainir les finances de l’État et initier un développement économique. Mais c’est bien la première fois que les députés sentent un effort sérieux et surtout structuré du gouvernement pour en finir avec la crise économique et financière qui dure depuis des années. C’est ce qu’on a indiqué hier de sources parlementaires, en expliquant que même les députés qui s’abstiennent normalement de voter le budget proposé par le gouvernement, pour manifester leur désaccord avec sa politique financière et fiscale, ont donné lundi leur feu vert à l’équipe Hariri pour qu’elle puisse contracter un prêt en devises de 7 milliards de dollars, dans le but de restructurer la dette publique de manière à remplacer la dette à court terme et à taux d’intérêt élevés par une autre à long terme et à taux d’intérêt réduits. Même les députés du Hezbollah, hostiles aux orientations économiques et financières du gouvernement, ne se sont pas opposés à l’emprunt, non sans avoir exprimé des réserves – politiques – au projet de loi autorisant le gouvernement à contracter un prêt de 7 milliards de dollars, voté par la commission parlementaire des Finances et du budget. Le feu vert de la commission traduit certes une volonté parlementaire de défricher le terrain devant le gouvernement, dans la perspective de la conférence dite Paris II, prévue pour le 23 novembre, mais elle met surtout en relief un facteur qui a toujours fait défaut à partir du moment où le Parlement et le gouvernement engageaient des discussions sur le règlement des problèmes financiers de l’État : la confiance. Les parlementaires semblent en effet croire au programme de redressement qui leur est soumis par M. Hariri. Et pour cause: pour la première fois, ils ne sont pas en présence de mesures disparates constituant une hypothétique solution à une crise qui ne fait que s’aggraver, mais ont le sentiment que l’Exécutif s’est doté d’un programme, réclamé depuis des années par de nombreux députés, pour venir progressivement à bout de la dette qui plafonne à près de 31 milliards de dollars. Réduire le déficit budgétaire De mêmes sources, on explique que M. Hariri a expliqué ce plan par 1+1=2 aux parlementaires. Voici, en substance, les principaux points qu’il a développés au cours de son long exposé devant la commission des Finances et du budget, selon les mêmes sources : « Les 7 milliards de dollars vont assurer au Liban un nouvel apport monétaire en devises qui servira à remplacer la dette à court terme et à taux d’intérêt élevés par une autre à long terme (près de 15 ans) et à taux d’intérêt réduits. Ils vont dans le même temps permettre aux banques libanaises de se faire rembourser une partie de leurs prêts à l’État, ce qui entraînera, sur le marché financier, un supplément de liquidités qui favoriserait les investissements ou l’octroi de prêts destinés à des investissements. Ce serait le premier pas vers une reprise économique et une réduction des taux d’intérêt servis sur la livre. L’ensemble de ce processus devra contribuer à faire baisser le service de la dette publique et à rétablir un certain équilibre financier ». Toujours selon les sources parlementaires, M. Hariri a aussi expliqué qu’avec un budget primaire excédentaire (les dépenses sans le service de la dette), il est possible, grâce à l’ensemble des mesures financières prises (compression budgétaire, privatisation, titrisation...) de réduire progressivement le déficit budgétaire jusqu’à le ramener en 2003 ou 2006 à zéro. De mêmes sources, on explique que les revenus de la privatisation et de la titrisation, qui seront déposés dans un compte spécial, serviront plus tard à éponger progressivement la dette. Si les explications du chef du gouvernement ont été accueillies avec satisfaction, il n’en demeure pas moins qu’aux yeux des parlementaires, le succès du programme d’assainissement financier dépend non seulement de Paris II, qui doit donner au Liban des garanties pour obtenir des prêts à taux réduits, mais, surtout, de l’engagement de l’Exécutif à entreprendre les réformes nécessaires pour rationnaliser les dépenses publiques et placer le Liban sur la voie du redressement. T.A.
Ce n’est pas la première fois que le chef du gouvernement, Rafic Hariri, se tient devant les parlementaires – comme il l’a fait lundi – pour leur expliquer l’importance des mesures proposées par l’Exécutif, dans le cadre du projet de budget, pour assainir les finances de l’État et initier un développement économique. Mais c’est bien la première fois que les...