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Actualités - OPINION

L’ombre s’étend sur la terre…

…Vois tes enfants de retour. Ce vieux cantique à la Madone. L’ombre, aujourd’hui ? C’est l’ombre des rapaces volant haut, volant le soleil. Elle s’étend sur nos terres. Que de leurs serres, ils lacèrent. Voici qu’ainsi le soir tombe. Sur les voix chères qui se sont tues. Il me semble pourtant…Entendre encore ma mère. Me murmurer cette brève leçon. Cette prière: Au crépuscule, l’âme, un peu triste, de la lumière d’en haut, de ces lueurs qui fuient, doit s’abreuver à tout prix. Pour mieux affronter la nuit. N’oublie pas, mon petit, n’oublie pas. Ce qui nous a été dit: Il faut aimer son prochain comme soi-même. Aimer même son bourreau. Comme une sœur. De Cendrillon. Il faut obéir à César et à ses lois, aussi injustes qu’elles soient. Mais jamais, tu m’entends, jamais tu ne renieras tes morts, tes blancs cercueils. Ni les mille berceaux que ce pays t’as donnés. Zahliote, Zghortiote, Metniote, Sidonien, Tripolitain, tous nos ciels de lits sont beaux, au-dessus de nos rêves et de nos tombeaux. Pour leur être fidèle, loyal, mon fils, jamais tu n’accepteras de taire la vérité. Que celui qui te porte tort le sache. Clame le haut et fort. Et pour bien te faire comprendre, n’hésite pas à englober dans un même refus, sans insister sur un distinguo facilement mal interprété, le fautif et son péché. Pour tout dire, reste toujours mon enfant, ce pour quoi nous sommes ici. Ce pour quoi tu es né. Chrétien, en tout. Et, en tout, Libanais. J.I.
…Vois tes enfants de retour. Ce vieux cantique à la Madone. L’ombre, aujourd’hui ? C’est l’ombre des rapaces volant haut, volant le soleil. Elle s’étend sur nos terres. Que de leurs serres, ils lacèrent. Voici qu’ainsi le soir tombe. Sur les voix chères qui se sont tues. Il me semble pourtant…Entendre encore ma mère. Me murmurer cette brève leçon. Cette prière:...