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Actualités - OPINION

Symbole d’amour et d’oblation à Dieu

Le souvenir de Thérèse de Lisieux, jeune carmélite morte à vingt-quatre ans dont le nom, dès les premières années du XXe siècle, remplissait tout l’univers, embaume nos églises depuis le 30 septembre. Les multiples processions de son reliquaire soulignent, à leur manière, que les fidèles élèvent leurs louanges vers le double lieu de prédilection de la sainte : la terre et l’au-delà, qui ne faisaient, aux yeux de sainte Thérèse, qu’un seul et même lieu, le ciel étant, comme elle l’a elle-même écrit : « Là où est Dieu. » Au paradis, la demeure du Seigneur est un jardin parsemé des roses des martyrs, des lys des vierges, des lierres entrelacées des époux et des violettes des veuves. La virginité n’est pas seulement louable parce qu’elle se retrouve chez les martyrs, mais parce que c’est elle qui fait les martyrs. En effet, ce n’est pas seulement l’effusion du sang qui est considérée comme confession de la foi. La vie consacrée est également reconnue canoniquement comme un martyre quotidien. Thérèse Martin naît le 2 janvier 1873 à Alençon. Sa mère meurt alors que Thérèse a quatre ans et demi. Elle en est très affectée, malgré la tendresse dont l’entourent son père et ses sœurs. Très malade à l’âge de dix ans, elle est guérie miraculeusement. Une conversion radicale à Noël 1886 la décide à entrer au Carmel de Lisieux où se trouvent déjà deux de ses sœurs. Après un postulat et un noviciat arides – « plus d’épines que de roses » et généreux, Thérèse fait sa profession religieuse à l’âge de dix-sept ans. Dans une communauté quelque peu marquée par le jansénisme, sœur Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte-Face cherche seule le visage de Dieu, les « beautés cachées du Christ » dans « la face ensanglantée de Jésus ». Tout au long de sa vie de carmélite, elle se nourrit de la Bible, de sainte Thérèse d’Avila, et de saint Jean de la Croix qui la guident au chemin de l’amour, de la lumière de la foi pure. Les années obscures ont amené Thérèse à mieux connaître ce que le Seigneur attend d’elle. Mais elle, qui aurait voulu être missionnaire universelle « jusqu’à la consommation des siècles » discerne enfin sa vocation propre : « Dans le cœur de l’Église ma mère, je serai l’Amour. » Cette découverte lumineuse coïncide paradoxalement avec la nuit de la foi qu’elle expérimente en solidarité avec les incroyants. Pendant ce temps, elle endure dans son corps un long martyre qui s’achève le 30 septembre 1897. Elle a 24 ans. « Je ne meurs pas, j’entre dans la vie », écrit-elle, quelques semaines avant sa mort, en se déclarant « fille de l’Église », comme Thérèse d’Avila mourante. Traduits en trente-cinq langues, provoquant une foule de conversations et une « pluie » de miracles, les deux cahiers de souvenirs rédigés pas Thérèse et connus depuis 1898 n’ont cessé d’être réédités sous le titre Histoire d’une âme par le Carmel de Lisieux. Canonisée en 1925, Thérèse est proclamée patronne universelle des Missions en 1927 par Pie XI. Dieu est avec son Église et lui donne, à chaque époque, les saints personnages qu’il lui faut. Autrefois sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, il y a quelques années saint Marcellin Champagnat et sainte Rafka. Demain, sans doute, Teresa de Calcutta, dont un miracle obtenu à son intercession a été reconnu par le Vatican. Sylvain THOMAS
Le souvenir de Thérèse de Lisieux, jeune carmélite morte à vingt-quatre ans dont le nom, dès les premières années du XXe siècle, remplissait tout l’univers, embaume nos églises depuis le 30 septembre. Les multiples processions de son reliquaire soulignent, à leur manière, que les fidèles élèvent leurs louanges vers le double lieu de prédilection de la sainte : la terre...