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Actualités - CHRONOLOGIE

PARTIS - Une délégation des Kataëb entame une visite officielle en Irak Pakradouni : Un témoignage de solidarité, en vue du congrès des chrétiens d’Orient

Pour la première fois dans l’histoire des relations libano-irakiennes, une délégation de haut niveau du parti Kataëb se rend à Bagdad pour une visite de trois jours. S’il est vrai que le chef du parti, Karim Pakradouni, avait déjà noué des relations étroites avec les dirigeants irakiens, du temps où il était dans les Forces libanaises, c’est la première fois qu’une délégation des Kataëb se rend ouvertement sur place, dans le cadre d’une visite officielle. Pour le chef du parti, cette démarche a un double objectif: exprimer la solidarité du parti kataëb (qui reste, selon son président, un parti chrétien) avec l’Irak, à la lumière des menaces américaines, et préparer un congrès des chrétiens d’Orient, pour défendre les droits arabes. Déjà agité en temps normal, Karim Pakradouni ne tient plus en place. Dans quelques heures, ce vendredi, il se rendra avec sept hauts responsables des Kataëb et le secrétaire général des Ligues chrétiennes, Habib Ephrem, à Damas pour prendre l’avion en direction de Bagdad. Une initiative chargée de symbole en cette période cruciale pour l’Irak et pour la région en général. Pakradouni tient, par cette démarche spectaculaire, à exprimer la solidarité d’un parti chrétien, les Kataëb, avec l’Irak, en grande majorité musulman. Les Kataëb, qui ont reçu une invitation officielle du parti Baas irakien, souhaitent évoquer au cours de la visite de trois jours la préparation d’un congrès des chrétiens d’Orient, en solidarité avec les causes arabes : l’Irak, bien sûr, mais aussi la Palestine, Jérusalem et les cas libanais et syrien. Selon Pakradouni, l’idée de ce congrès est née au cours de la rencontre à Beyrouth entre lui et le vice-Premier ministre irakien, Tarek Aziz. Mais avant de lui donner forme, Pakradouni a voulu en informer le chef de l’État, Émile Lahoud, et le président syrien, Bachar el-Assad. Selon lui, les deux hommes, bien que consultés séparément, auraient eu pratiquement la même réaction. Lahoud aurait ainsi préféré un congrès « national » et Assad, un congrès « arabe ». Mais Pakradouni aurait insisté sur le mot chrétien, puisque, pour lui, c’est là l’élément important. Le chef des Kataëb estime ainsi qu’après le 11 septembre, les États-Unis ont déclaré la guerre au terrorisme, ce qui est tout à fait légitime. Mais les Américains d’origine juive et l’extrême droite de ce pays ont réussi à détourner cette guerre pour qu’elle soit désormais dirigée contre l’islam. Aux États-Unis, aujourd’hui, terroriste signifie musulman. C’est donc, pour lui, une sorte de croisade pour le pétrole, ou une guerre judéo-chrétienne contre l’islam. Et c’est cette image que Pakradouni voudrait casser en développant le thème suivant : « Nous sommes des chrétiens, originaires de cette région, ni des chevaliers venus d’Occident ni un cheval de Troie. Nous sommes donc solidaires avec elle et avec ses habitants. Les chrétiens d’Orient se tiennent donc aux côtés des musulmans, dans ce moment historique, pour montrer que, contrairement à ce que souhaite la droite américaine, le lobby juif et Israël, il ne s’agit pas d’une guerre de religions, celles-ci pouvant coexister pacifiquement, comme c’est le cas au Liban. » Pour Pakradouni, cette idée se traduit concrètement par la tenue d’un congrès des chrétiens d’Orient, qui regrouperait à la fois les représentants des Églises de la région et les figures politiques chrétiennes, car, on le sait peu, mais il y a des ministres chrétiens en Irak, en Syrie, en Jordanie, en Égypte, en Palestine et au Soudan. Ce sont tous ceux-là que Pakradouni souhaite réunir à Beyrouth pour l’adoption d’une position unifiée face aux défis actuels du monde arabe. Des contacts ont déjà été entrepris avec les Syriens, les Irakiens et les Égyptiens. Mais il y a encore beaucoup à faire, notamment pour préparer la logistique d’une telle rencontre et en assurer le financement. Déjà, les Irakiens ont montré qu’ils étaient très intéressés par l’idée puisque, à peine rentré à Bagdad, Tarek Aziz a envoyé une invitation officielle aux Kataëb, qui l’ont acceptée sans tarder. Car, en cette période délicate, le temps presse pour tout le monde. Et, profitant de ses rencontres avec les dirigeants irakiens, Pakradouni compte évoquer le problème des prisonniers koweïtiens, pour tenter, à sa manière, d’assainir les relations entre les deux pays. Le monde arabe a plus que jamais besoin de solidarité. Scarlett HADDAD
Pour la première fois dans l’histoire des relations libano-irakiennes, une délégation de haut niveau du parti Kataëb se rend à Bagdad pour une visite de trois jours. S’il est vrai que le chef du parti, Karim Pakradouni, avait déjà noué des relations étroites avec les dirigeants irakiens, du temps où il était dans les Forces libanaises, c’est la première fois qu’une...