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Actualités - CHRONOLOGIE

ÉGLISES - Clôture du congrès sur « La présence du prêtre au Moyen-Orient » « Le déséquilibre politique divise les Libanais en groupes confessionnels », constatent les patriarches catholiques

Le Conseil des patriarches catholiques d’Orient a mis l’accent sur les dettes élevées du Liban et constaté un déséquilibre politique « qui divise les Libanais en groupes confessionnels », dans le communiqué qu’il a publié au terme de son XIIe congrès qui s’était ouvert dimanche au siège du patriarcat grec-catholique, à Raboué. Il s’est aussi prononcé résolument contre la guerre en Irak et a dénoncé les déclarations de la droite extrémiste chrétienne américaine, estimant qu’elles vont « à l’encontre de l’esprit du christianisme ». Le congrès des patriarches, qui a pour thème « La présence du prêtre au Moyen-Orient à l’aube du XXIe siècle », a pris fin hier et le communiqué final a été lu par le patriarche melkite, Grégoire III Lahham, en présence des patriarches maronite, copte, assyrien, chaldéen, latin et syrien d’Orient et de plusieurs autres prélats catholiques d’Orient. Les dignitaires religieux ont donné leurs vues sur diverses questions ecclésiastiques et œcuméniques, exposant les décisions adoptées à ce sujet, et pris position par rapport à diverses questions d’actualité internationale, régionale et locale. Concernant le Liban, le communiqué souligne : « Le pays ploie toujours sous le poids de dettes élevées et souffre d’un déséquilibre politique qui divise les Libanais en groupes confessionnels, les scissions ayant même touché une même communauté. Cela est dû à un manque de respect des valeurs morales, des droits de l’homme ainsi qu’à une exploitation haïssable du système communautaire, qui ont engendré une tension inquiétante au moment où le peuple souffre d’une grave absence d’opportunités de travail qui a poussé de nombreux jeunes, détenteurs de diplômes d’études supérieures, toutes appartenances communautaires confondues, à l’émigration, sans aucune garantie de retour ». Après avoir mis l’accent sur le fait que « de nombreux Libanais ont le sentiment d’être marginalisés sur le plan politique », les patriarches ont exprimé l’espoir que le Liban recouvrera sa santé et récupérera sa souveraineté, sa liberté, sa dignité, sa sécurité, sa prospérité et sa paix. Le communiqué considère ensuite comme étant « un devoir nécessaire la lutte contre le terrorisme ». « Mais il est plus urgent d’éradiquer les causes du terrorisme, car les injustices qui frappent les peuples et les individus peuvent pousser ces derniers à des réactions vindicatives pouvant s’exprimer par du terrorisme », poursuit le communiqué qui juge « comme une grave erreur de répartir l’humanité en deux axes : un axe du bien et un autre du mal », critiquant ainsi indirectement les propos du président américain, Georges Bush, à ce sujet.. Il appelle à un dialogue « constructif entre les religions, les peuples, les cultures occidentales et orientales, le christianisme et l’islam » et dénonce « les déclarations de l’extrême droite chrétienne américaine » les jugeant « dangereuses et insultantes à l’égard de l’islam, des musulmans et surtout du conflit israélo-palestinien ». Les patriarches ont considéré également que ces chrétiens « portent atteinte, par leurs propos, à la dignité de chaque religion, soutiennent l’injustice commise par un peuple contre un autre, contredisent l’esprit du christianisme et le déforment ». Ils ont rappelé que l’amour constitue le principal commandement du christianisme « qui n’autorise le dénigrement d’aucune religion ou la haine d’un peuple ». « Il n’y a pas de guerre juste » Pour ce qui est du dossier irakien, les patriarches ont affirmé que « rien ne justifie une guerre contre l’Irak, quels que soient les prétextes et les raisons invoqués », estimant qu’« il ne peut pas y avoir de guerre juste du moment que les hommes ont une double capacité : celle de négocier et de parvenir à des solutions pacifiques et celle de déclencher une destruction générale menaçant l’avenir de l’humanité entière ». « Aussi, est-il nécessaire d’éviter le danger que recèle une guerre contre l’Irak et de recourir aux moyens pacifiques pour résoudre le conflit », ont-ils fait valoir. Ils ont dénoncé la politique de deux poids deux mesures qui caractérise, selon eux, les appels à l’application des résolutions de l’Onu. « L’équité commande qu’on traite les pays de la région suivant un même critère. Si l’on veut en finir avec les armes de destruction massive, il faut désarmer l’ensemble des peuples de la région, dont Israël » et non seulement l’Irak. « Pourquoi faut-il qu’une arme soit destructrice lorsqu’elle est détenue par un pays et qu’elle ne le soit pas quand un autre la possède », se sont-ils interrogés, avant de réitérer leur appel à la levée du blocus imposé à l’Irak. « Nous sommes sûrs qu’il existe des personnes bien intentionnées en Occident, aux États-Unis et au sein des Églises américaines qui associent leur voix à la nôtre, afin que cesse la misère du peuple irakien », selon le communiqué. Les prélats ont ensuite appelé à un arrêt de la violence dans les Territoires palestiniens, s’élevant contre « l’injustice dont le peuple palestinien est victime ». Ils ont également fait remarquer que « l’ensemble des pays de la région souffrent à cause du conflit israélo-arabe ». « La situation des Palestiniens est pratiquement inhumaine (...) et les exactions auxquelles ils sont soumis ne peuvent avoir aucune justification de sécurité parce que l’injustice à l’égard de ce peuple et l’occupation à laquelle il est soumis ne mèneront jamais à la paix. Le chemin de la paix et de la sécurité est parfaitement clair : il faut mettre fin à l’occupation qui est la source de la violence dans la région », toujours selon le communiqué, qui met l’accent sur le danger auquel la ville de Jérusalem est soumise. « Ville de paix et berceau du christianisme, Jérusalem est aujourd’hui en danger. Elle appelle tous les amoureux de la justice et de la paix à lui restituer cette justice et cette paix, conformément aux résolutions internationales. C’est ainsi qu’elle recouvrera sa sainteté et deviendra la ville de la réconciliation puisqu’elle sera la capitale des deux peuples palestinien et israélien, le point de rencontre des trois religions monothéistes et un patrimoine de l’humanité, vibrant de vie et de sainteté », ont observé les patriarches.
Le Conseil des patriarches catholiques d’Orient a mis l’accent sur les dettes élevées du Liban et constaté un déséquilibre politique « qui divise les Libanais en groupes confessionnels », dans le communiqué qu’il a publié au terme de son XIIe congrès qui s’était ouvert dimanche au siège du patriarcat grec-catholique, à Raboué. Il s’est aussi prononcé résolument contre la...